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16 novembre 2011 3 16 /11 /novembre /2011 07:00

  

 

 

 Règles relatives au Kiddoush
  

  

  

Question :

Quelles sont les principales règles du Kiddoush ? 

Réponse :

Nous avons expliqué - lors d’une précédente Hala’ha - qu’il existe une Miçwa ordonnée par la Torah de procéder au Kiddoush le vendredi soir, comme la Guemara Pessa’him (106a) l’apprend du verset de la Torah (Shemot 20) « Souviens-toi du jour du Shabbat afin de le sanctifier ».

Nous apprenons des enseignements de nos maîtres qu’il faut procéder au Kiddoush sur un verre de vin.

Chacun est soumis à l’obligation de réciter le Kiddoush, mais cependant, l’usage est que le maître de la maison récite le Kiddoush en acquittant les membres de son foyer, de leur obligation de Kiddoush, selon le principe de « Shomea’ Ka’oné », c'est-à-dire, l’auditeur du Kiddoush a exactement le même statut que celui qui récite le Kiddoush.

C’est d’ailleurs pour cette raison que notre maître le Rav Ovadia YOSSEF Shalita écrit (selon les propos du MaHaRaSH ABOAB dans son livre Dévar Shémouel) que lorsque celui qui récite le Kiddoush, mentionne le nom d’Hashem dans les bénédictions du Kiddoush, les membres du foyer ne doivent pas répondre « Baroukh Hou Oubarou’h Shemo », car lorsqu’on désire s’acquitter d’une Bera’ha que l’on écoute, il ne faut pas répondre « Baroukh’ Hou Oubarou’h’ Shemo ».

La raison réside dans le fait que l’auditeur a exactement le même statut que celui qui récite la Bera’ha.

Or, si le récitant lui-même s’interrompe au milieu de la Bera’ha en disant « Baroukh Hou Oubarou’h Shemo » après la mention du Nom d’Hashem, il serai considéré comme quelqu’un qui ajoute et s’interrompe au milieu de la Bera’ha (comme s’il disait « Baroukh’ Ata A.D.O.N.A.Ï Baroukh’ Hou Oubarou’h Shemo Elo-hénou Mélèkh Ha’olam…), et dans ce cas, cette personne commet l’interdit de modifier la formulation précise que nos maîtres ont imposés.

Cependant, si l’on a répondu – par erreur - Baroukh Hou Oubarou’h Shemo, on est malgré tout quitte du Kiddoush (Bedi’avad), et il ne faut pas le recommencer.

Il est vrai que ce point fait quand même l’objet d’une Ma’hloket (une divergence d’opinion Hala’hic) puisque selon le Gaon Rabbi Zalman  dans son Shoul’han ‘Aroukh (chap.124 parag.2), si un auditeur a répondu Baroukh Hou Oubarou’h Shemo – même par erreur – il n’est pas quitte et doit recommencer le Kiddoush.

De même, l’auteur du Mishna Béroura  (chap.124 note 21) cite les propos ‘Hayé Adam  qui s’interroge s’il est nécessaire de recommencer le Kiddoush dans un tel cas.

Mais le Mishna Béroura conclut en disant que Bedi’avad, si la personne a répondu Baroukh Hou Oubarou’h Shemo au Kiddoush – malgré qu’elle ne devait pas le faire – elle est quand même quitte de son obligation, et il ne faut pas recommencer dans un tel cas.

Telle est également l’opinion de notre maître le Rav Ovadia YOSSEF Shalita, qu’une personne qui a – par erreur – répondu Baroukh Hou Oubarou’h Shemo, est malgré tout quitte de son obligation et ne doit pas recommencer, même si Le’hate’hila (à priori) il ne faut pas répondre Baroukh Hou Oubarou’h Shemo lorsqu’on désire s’acquitter d’une Bera’ha.

Ceci en raison du principe de Safek Béra’hot Lehakel (lorsqu’il y a un doute sur la récitation d’une Bera’ha, nous allons à la souplesse et nous ne la récitons pas).

D’autant plus que selon certains Poskim (décisionnaires), le fait de répondre Baroukh Hou Oubarou’h Shemo ne représente pas une interruption, même Le’hate’hila (à priori), comme le MaHaRaM SHIK  cherche à justifier l’usage courant de répondre Baroukh Hou Oubarou’h Shemo, et raconte même que son maître le Gaon auteur du ‘Hatam Sofer  ne réprimandait pas les personnes qui répondaient Baroukh Hou Oubarou’h Shemo lorsqu’elles désiraient s’acquitter d’une Bera’ha.

Etant donné que tous les membres du foyer s’acquittent de l’obligation de Kiddoush en l’écoutant de la bouche du récitant, ils doivent être très attentifs à la bénédiction du Kiddoush, dans son intégralité, de la bouche du récitant.

Tous les auditeurs sont tenus d’avoir la pensée de s’acquitter de l’obligation de Kiddoush, et de même, le récitant doit avoir la pensée de les acquitter de leur obligation. (Comme nous l’avons également expliqué au sujet de la lecture de la Meguila à Pourim.)

MARAN  tranche dans le Shoul’han ‘Aroukh (O.H chap.271 parag.4) qu’il est interdit de goûter à quoi que ce soit depuis le coucher du soleil le vendredi soir, jusqu’à ce que l’on ait procéder au Kiddoush.

Il est même interdit de boire de l’eau jusqu'à à ce qu’au Kiddoush

(Dans le cas où l’on fait entrer Shabbat lorsqu’il fait encore jour, il est immédiatement interdit de goûter quoi que ce soit jusqu’au Kiddoush, bien que le soleil ne se soit pas encore couché).

Avant le Kiddoush, il faut qu’une nappe blanche soit posée sur la table, sur laquelle seront placées 2 ‘Halot (pain traditionnel du Shabbat) ou bien 2 autres pains, qui seront eux même recouverts d’un napperon.

Le TOUR  écrit que c’est en souvenir de la Mann qui descendait dans le désert, et qui était posée dans une sorte de boite avec de la rosée au-dessus, de la rosée en dessous et la Mann placée au milieu.

Dans le Talmud Yeroushalmi, on ajoute une explication de plus.

En effet, selon le Yeroushalmi, si le pain est découvert au moment de Kiddoush, et que l’on ne récite pas la Bera’ha sur lui en premier puisque l’on commence par réciter la Bera’ha sur le vin, cela représente une sorte d’humiliation pour le pain.

Certains Poskim ensent que si le pain n’est pas couvert lors de Kiddoush, il faut vraiment réciter d’abord la Bera’ha sur le pain et non sur du vin.

 

Conclusion :

 

Le Kiddoush du vendredi soir est une Miçwa ordonnée par la Torah.

Nos ‘Ha’hamim ont instauré de le réciter sur un verre de vin.

Chacun est soumis à l’obligation de réciter le Kiddoush, mais cependant, l’usage est que le maître de la maison récite le Kiddoush en acquittant les membres de son foyer, de leur obligation de Kiddoush.

Lorsqu’on écoute le Kiddoush (ou toute autre Bera’ha) avec l’intention de s’en acquitter, il ne faut pas répondre « Baroukh’ Hou Oubarou’h’ Shemo » mais uniquement AMEN.

Cependant, si l’on a répondu – par erreur - « Baroukh’ Hou Oubarou’h’ Shemo », on est quitte Bedi’avad (à posteriori).

Toute personne qui désire s’acquitter d’un Kiddoush par audition, doit impérativement avoir la pensée lors du Kiddoush de s’acquitter du Kiddoush qu’elle écoute. De même, la personne qui récite le Kiddoush doit aussi penser à acquitter les auditeurs qui désirent s’acquitter.

Il est interdit de goûter à quoi que ce soit depuis le coucher du soleil le vendredi soir, jusqu’à ce que l’on ait procéder au Kiddoush. Il est même interdit de boire de l’eau jusqu'au Kiddoush (dans le cas où l’on fait entrer Shabbat lorsqu’il fait encore jour, il est immédiatement interdit de goûter quoi que ce soit jusqu’au Kiddoush, bien que le soleil ne se soit pas encore couché).

Avant le Kiddoush, il faut qu’une nappe blanche soit posée sur la table, sur laquelle seront placées 2 H’alot (pains traditionnels du Shabbat) ou bien 2 autres pains, qui seront eux même recouverts d’un napperon.

 

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15 novembre 2011 2 15 /11 /novembre /2011 07:00

Lois du Chabbath

 

 

I)                  Les préparatifs du Vendredi :

 

·        Même si un homme a plusieurs serviteurs, il doit s’attacher à effectuer lui-même une préparation en l’honneur du Shabbat.

 

·        Il est interdit d’organiser le vendredi un grand festin inhabituel, afin de garder l’appétit pour Shabbat.

  

·        Une Sé’ouda de Miçwa (Circoncision, Pourim…) n’est pas concernée par cette interdiction. Cependant, il est mieux de l’organiser avant le milieu de la journée.

 

·        Il est interdit de fixer « un travail professionnel, manuel, à partir de l’heure de Min’ha Ketana (environ 2 heures et demi avant le coucher du soleil). Sauf si c’est pour le besoin du Chabbath et non rémunérée : cela est autorisé (ex : réparer un vêtement….)

 

·        C’est une Miçwa de se laver entièrement le corps le vendredi, ainsi que de se couper les ongles).

 

II)              L’allumage des veilleuses :

 

·        Dans chaque foyer, il doit y avoir une veilleuse allumée en l’honneur du Shabbat. Cette Miswa incombe aux femmes. Le mari doit, lui, préparer les veilleuses.

 

·        On a l’habitude d’allumer DEUX veilleuses. (D’autres allument 7 ou 10).

 

·        L’allumage aura lieu 20 minutes avant le coucher du soleil. On récite  la bénédiction :

ב.א.י.א.מ.ה אשר קדשנו במצותיו וצונו להדליק נר של שבת

Et ensuite on allume.

Il est préférable que les veilleuses soient disposées à l’endroit où l’on va manger.

 

·        Si on est invité chez quelqu’un :

-          Si on nous réserve une chambre seule pour dormir, on peut y allumer avec bénédiction, à condition que les veilleuses restent allumées à l’heure où on va dormir. (Evidemment, on n’allume que si on arrive avant l’entrée du Shabbat).

-          Sinon, la maîtresse de maison allume avec bénédiction et on se fait acquitter par cette bénédiction, ensuite on allumera.

 

·       Pour les femmes Séfarades, l’allumage des veilleuses ne signifie pas inévitablement qu’elles sont entrées dans le Chabbath. Par conséquent, si une femme a oublié « un travail », elle pourrait le faire même après l’allumage des veilleuses. (Dans la mesure où Chabbath n’est pas encore entré). Néanmoins, il est bien qu’une fois par an, une femme émet une condition qu’elle ne reçoit pas obligatoirement le Chabbath par l’allumage.

 

·       Une nouvelle mariée ne doit pas dire שהחיינו     lors de son premier allumage !

 

·       On ne peut pas allumer les veilleuses très tôt (pas avant Pelagh Minha environ 1 heure 15 (relatives !) avant le coucher du soleil (cf. calendrier)).

 

 

III)           L’accueil du Chabbath :

 

·        L’usage dans toutes les communautés d’Israël de recevoir le Chabbath, 20 minutes avant le coucher du soleil.

 

·        On pourrait accueillir le Chabbath encore plutôt, mais pas avant le Pelagh Minha (environ 1 heure 15 avant le coucher du soleil.)

 

·        Prudence donc en été à Marseille où le Pelagh arrive parfois jusqu’à 19 h 47, on ne pourra donc pas allumer les veilleuses avec bénédiction avant ce moment.

 

·        Dans ce cas, il faut d’abord prier Minha, avant le Pelagh et ensuite recevoir  Chabbath. Et si on a reçu Chabbath, sans avoir fait Minha, on ne pourra plus prier Minha, on fera alors deux offices de Arvith.

 

·        Chaque individu doit suivre les horaires de la communauté dont il dépend.

 

·        Ainsi si la communauté a reçu le Chabbath, lui, ne pourra pas effectuer un travail interdit après ce moment. Cependant, il pourra faire Minha s’il fait encore jour.

 

·        De fait, un fidèle qui arrive en retard à la synagogue, alors qu’ils se trouvent dans l’accueil du Chabbath (BO-I KHALLA ou BAREKHOU), il doit sortir de la salle pour faire Min’ha.

 

·        Un fidèle qui a reçu Chabbath plus tôt que l’heure normale, peut dire à un autre fidèle qui n’a pas encore reçu le Chabbath de lui effectuer un travail.

 

 

IV)           Les offices du Chabbath :

 

·        Il est d’usage d’accueillir le Chabbath avec le cantique : CHIR HACHIRIM. Ensuite, le chant MIZMOR LÉDAWID et LEKHA DODI. Puis MIZMOR CHIR LÉYOM HACHABBATH.

 

·        On a l’habitude de lire la Mishna : Bammé Madlikine.

 

·        Après la 'Amida du Vendredi soir, on dit « Waykhoulou Hachamaim…. » puis l’officiant récite « Meen Cheva » : une sorte de mini répétition.

 

·        Si on se trompe et que l’on récite la 'AMIDA de la semaine :

-          si on a fini l’Amida, il faut refaire la AMIDA de Shabbat.

-          Si on s’en rend compte au milieu :

Ø Si l’erreur se produit à ARVITE, CHAHARITE ou Min'ha de Chabbath, on termine d’abord la bénédiction du Hol dans laquelle on se trompe, puis on reprend la AMIDA de Chabbath (après Hael Hakadoch).

Ø Si l’erreur se produit dans la Amida de MOUSSAF, on interrompt immédiatement le passage de Hol et on reprend la AMIDA de Moussaf, après Hael Hakadoch.

 

·        Si on se trompe et on dit une autre AMIDA de Chabbath : au lieu de la AMIDA de ARVITE, on dit celle de Cha'harit, de Moussaf ou de Min'ha et vice-versa : on est acquitté.

 

 

Dans la prochaine Halakha, B"H, on étudira les Halakhotes sur le Kiddoush

 

 

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9 novembre 2011 3 09 /11 /novembre /2011 06:00

Discrétion inutile

« Hashem lui apparut dans les plaines de Mamré, et il était assis à la porte de la tante, sous la chaleur du jour. » (Béréshit 18-1. Début de notre Parasha)

Avraham Avinou vient de pratiquer sur lui-même la Berit Mila à l’âge de 99 ans.

Au 3ème jour après sa Mila (qui est le jour le plus douloureux après un tel acte), il s’assied comme à son habitude à la porte de la tente – ignorant la douleur - dans l’espoir de pouvoir accomplir une fois de plus la Miçwa de Ha’hnassat Or’him (l’hospitalité).

Hashem qui vient le visiter ce jour-là (Bikour ‘Holim – visite aux malades) - ne voulant pas qu’il se fatigue en accueillant d’éventuels voyageurs – fait « sortir le soleil de son enveloppe », et à cause de cette chaleur torride, toute personne va se décourager de sortir ce jour-là.

Midrash Rabba (Béréshit Rabba 42-14)

Hashem dit à Mamré : « Tu l’as encouragé à pratiquer la Mila, je jure par ta vie que je ne me dévoilerais à lui ni dans la demeure de Eshkol, ni dans celle de ‘Aner mais uniquement dans ta demeure. C’est exactement le sens du texte : «« Hashem lui apparut dans les plaines de Mamré… »

Avraham Avinou reçoit l’ordre explicite d’Hashem de pratiquer la Berit Mila, mais avant de le faire, il s’interroge si cet acte ne va pas engendrer un certain danger pour Avraham : « Jusqu’à présent, de nombreuses personnes se tenaient à mes côtés, mais maintenant, ils vont me haire du fait que je me distingue vis-à-vis d’eux. Ils vont s’unir et se mettre en guerre contre moi, et du fait de ma faiblesse physique occasionnée par la Berit Mila, je ne pourrais peut être pas leur résister ! »

C’est pourquoi, avant de pratiquer la Berit Mila, Avraham Avinou prit conseille auprès de ses 3 amis : ‘Aner, Eshkol et Mamré.

Chacun d’entre eux lui donna un conseil différend.

‘Aner lui dit : « Qu’est-ce qu’un vieillard comme toi, âgé de 99 ans, va s’exposer à un si grand danger ! »

(Dans le nom de ‘Aner, nous retrouvons son conseil :

‘Inouï Nefesh Ra’ = עינוי נפש רע

= La mortification est mauvaise)

Eshkol lui dit : « Si tu réalises un tel acte, tu t’exposes à la vengeance des tous les proches des rois que tu as tué lors de la guerre ! »

(Dans le nom d’Eshkol, nous retrouvons son conseil :

A’hé Son’im Kabirim Wa’atsoumim Le’ha = כבירים ועצומים לך     אחי שונאים    

= les frères de tes ennemis sont forts et puissants)

Mamré lui dit : « Ce même D. qui t’a sauvé de la fournaise, qui t’a délivré de la main des 4 rois, et qui te demande aujourd’hui de pratiquer la Berit Mila, ne l’écouterais-tu pas de nouveau ?! »

(Dans le nom de Mamré, nous retrouvons son conseille :

Mol Maher Rof’e’ha El = ל     -א     רופאך     מהר     מול

= Pratiques vite la Mila car ton guérisseur c’est Hashem !)

Question:

Le Da’at Zekenim Miba’alé Hatossafot demande :

Comment est-il concevable qu’un homme aussi important et çaddik qu’Avraham Avinou, qui a surmonté les 10 épreuves avec succès, vienne demander conseil avant d’accomplir un ordre d’Hashem qui lui a été donné de façon très explicite ?

Réponse:

En réalité, le conseil que demande Avraham Avinou n’est certainement pas s’il faut pratiquer la Mila ou pas, mais plutôt s’il faut le faire publiquement ou dans l’intimité. Mamré lui conseil de le faire en publique afin d’inspirer le monde entier à imiter son acte.

Les commentateurs expliquent que la raison pour laquelle Avraham Avinou demande conseil s’il faut accomplir la Mila en publique ou dans l’intimité, réside dans le fait qu’Avraham Avinou n’avait comme objectif que de rapprocher sous les ailes de la She’hina tous les égarés. Il craignait qu’en faisant la Mila, les gens s’abstiennent de le côtoyer, et qu’ils profèrent de la médisance vis-à-vis de la Torah puisqu’elle n’a pas de pitié envers les créatures, puisqu’elle ordonne de pratiquer la Mila même sur les plus âgés. Toutes ces craintes étaient justifiées puisqu’ en ces temps de barbarie et de sacrifices humains aux idoles, Avraham véhiculait une image plutôt pacifiste de la Torah qui n’impose aucune mortification ni aucun martyr.

C’est pourquoi Avraham craignait que cet acte ne vienne contredire toute son œuvre. Il pensait donc qu’il fallait plutôt le pratiquer dans l’intimité, afin de continuer à tisser des liens d’amour envers les autres, pour rapprocher de nouvelles âmes sous les ailes de la She’hina. C’est pourquoi il demanda conseil à ses amis.

Même si ‘Aner et Eshkol ont totalement rejeté l’accomplissement de la Miçwa pour des raisons de danger, Mamré lui suggéra non seulement d’accomplir cet acte, mais surtout de le faire en publique.

Cette crainte d’Avraham Avinou est décrite dans le Midrash Rabba (Béréshit Rabba 47-13) :

Avraham dit : « Tant que je n’avais pas encore pratiqué la Mila, des passants et des promeneurs venaient me visiter. Maintenant que j’ai pratiqué la Mila, va-t-on dire qu’ils ne viennent plus ?! »

Hashem dit : « Avraham ! Tant que tu n’avais pas encore pratiqué la Mila, ce sont des hommes incirconcis qui venaient te visiter. Maintenant que tu as pratiqué la Mila, c’est Moi-même dans toute Ma Gloire qui vient te visiter ! » C’est ce que veut dire le 1er verset de notre Parasha : « Hashem lui apparut dans les plaines de Mamré… »

Nous pouvons interpréter la plainte d’Avraham : « Tant que je n’avais pas encore pratiqué le Mila, des passants et des promeneurs venaient me visiter… »

« Passants et promeneurs » se dit en hébreux (dans ce contexte) : « ‘Ovrim WeShavim »

Le mot « ‘Ovrim » a la même racine que le mot « ‘Avéra » qui signifie « transgression ».

Le mot « Shavim » a la même racine que le mot « Teshouva » qui signifie « repentir ».

La véritable crainte ‘Avraham Avinou était qu’avant la Mila, toutes les personnes qui avaient commis des transgressions (‘Ovrim), pouvaient encore faire Teshouva (Shavim) grâce à l’influence d’Avraham Avinou sur leurs personnes, mais maintenant qu’il a pratiqué la Mila, peut-être qu’il ne bénéficiera plus d’aucune crédibilité à leurs yeux, et de ce fait, ils ne se repentiront plus de leurs actes.

Nous pouvons retenir plusieurs messages de morale de toutes les craintes d’Avraham Avinou :

Il arrive parfois que l’on hésite à exprimer clairement nos positions religieuses par crainte de choquer ou mettre mal à l‘aise certaines personnes. Nous voyons du conseil de Mamré que lorsqu’il s’agit d’un ordre formel, et surtout explicite, d’Hashem, en d’autres termes, lorsqu’il s’agit de l’accomplissement d’une obligation religieuse, le juif ne doit pas chercher à ménager l’entourage, ni les conceptions des uns et des autres.

Une personne qui refuse de faire Teshouva, qui refuse de changer, utilisera toujours des prétextes pour remettre en question les fondements de la Torah. C’est pourquoi, lorsqu’il s’agit d’accomplir nos obligations religieuses – les Miçwot – il ne faut pas faire l’erreur de croire qu’il faut prendre en compte la « sensibilité » de certains « êtres » encore fragiles psychologiquement, et à cause de cela, hésiter ou mettre des formes à notre pratique religieuse pour ne pas heurter certaines personnes au « choc facile ».

La vérité doit être dite même si elle n’est pas toujours agréable à entendre !!

Tiré du livre Wayomer Avraham du gaon Rabbi Avraham M. PATAL Ha-Lewi z.ts.l, beau-père de notre maître – qu’il soit distingué pour une longue vie – le Rav Ovadia YOSSEF Shalita

Puissance et humililité

Bien que le texte suggère assez clairement à qui Hashem est apparu, ce n’est qu’au 6ème verset de ce chapitre que cette personne est explicitement désignée comme étant Avraham. Pourquoi en est-il ainsi ? N’aurait-il pas été plus approprié de commencer le récit par les mots : « Hashem apparut à Avraham » ?

La personnalité de notre patriarche présentait une dualité paradoxale, explique le Keli Yakar. Pour les gens, il était un grand et puissant prince, comme suggéré par son nom même, qui signifie : « père d’une multitude de nations » (Béréshit 17, 5). Mais sous cette apparence princière se dissimulait le véritable Avraham, un homme humble et modeste, qui ne se considérait que comme « poussière et cendres » (Béréshit 18, 27). Le « vrai Avraham » était donc à l’opposé de son nom !
Il ne fait aucun doute que c’est son humilité authentique qui lui a valu l’honneur d’une rencontre directe avec Dieu. La Guemara Nedarim (38a) nous enseigne en effet que la Présence Divine réside uniquement aux côtés des humbles. Si la Tora avait dit que « Hashem est apparu à Avraham », nous aurions pu penser que c’était dû à sa stature princière, à l’aspect représenté par le nom « Avraham ». C’est pourquoi le verset emploie délibérément le pronom seul, en nous disant que Hachem « lui » est apparu, à l’homme qui était une incarnation même de l’humilité.

Arrêtons de croire que c’est la puissance nous mène au sommet, car sans de l’humilité, on reste en bas !!

 

Shabbat Shalom

 

 

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8 novembre 2011 2 08 /11 /novembre /2011 07:00

 Question

Doit-on oui ou non réciter la bénédiction finale de « Boré Nefashote » après avoir consommé une boisson chaude comme un café ou un thé, comme nous le faisons après avoir consommé d’autres bissons ?

Réponse:

Dans les Hala’hot relatives à Yom Kippour, nous apprenons les définitions Hala’hiques de la consommation d’aliments solides et liquides.

Au paragraphe 3 du chapitre 612 du Shoul’han ‘Arou’h (O.H), MARAN définit la consommation d’un aliment solide lorsqu’on consomme une quantité minimale de 1 Kazaït (27g) de cet aliment en un laps de temps que l’on appelle « To’h Kedé A’hilate Perass » (pas plus de 7 minutes).
Si l’on a consommé un aliment solide en quantité de Kazaït sans dépasser ce laps de temps, on doit réciter la bénédiction finale, mais si l’on a mis plus de 7 minutes pour le consommer, on ne doit pas réciter de bénédiction finale, même si l’on a consommé un Kazaït de cet aliment.

Au paragraphe 10 du même chapitre, MARAN définit la consommation d’une boisson lorsqu’on en consomme une quantité minimale de 1 Revi’it (8.1cl) en un laps de temps qui ne dépasse pas le temps nécessaire pour boire un Revi’it.
Ce qui signifie que si depuis le début de la 1ère gorgée jusqu’à la fin de la dernière il ne s’est pas écoulé le temps nécessaire pour boire une quantité de 1 Revi’it (8.1cl), on doit réciter la bénédiction finale.
Si l’on a dépassé ce laps de temps, on ne récite pas de bénédiction finale, même si l’on a bu une quantité de 1 Revi’it.

Ces 2 décisions Hala’hiques de MARAN prennent leur source dans les propos du RAMBAM (chap.2 des Hal. relatives à Yom Kippour Hal.4, et chap.14 des Hal. relatives aux aliments interdits Hal.9).

A présent, nous allons traiter le cas d’une personne qui boit un café ou un thé.
En effet, du fait de leur chaleur, il est difficile d’en boire la quantité de 1 Revi’it en un laps de temps qui ne dépasse pas le temps nécessaire pour boire un Revi’it. Il semble apparemment qu’il ne faut pas réciter de bénédiction finale après avoir consommé un café ou un thé chaud.

En réalité, le Gaon Rabbi Avraham Ha-Lewy écrit dans son livre Shou’t Guinate Veradim (sect. O.H règle 1 chap.17) qu’étant donné que l’usage est de boire le café ou le thé lentement puisqu’en général on le boit lorsqu’il est chaud, par conséquent même selon l’opinion du RAMBAM et de MARAN l’auteur du Shoul’han ‘Arou’h, si l’on boit la quantité de Revi’it lentement, on est malgré tout tenu de réciter la bénédiction finale de « Boré Nefashote » car c’est ainsi qu’il se boit. Le paramètre déterminant dans le domaine de la récitation de la bénédiction finale est l’usage avec lequel la majorité des gens consomment la boisson. Or, puisque telle est l’habitude de boire le café lentement, on récite la bénédiction finale dès lors où l’on a consommé une quantité minimale de 1 Revi’it. Tel est également l’avis du MAHARAM SHIK dans ses Tshouvot (sect. O.H chap.85).

Cependant, le Gaon auteur du Peri ‘Hadash - dans son livre Shou’t Maïm ‘Haïm (chap.1) - réfute les propos du Guinate Veradim sur ce point, et il écrit que la seule condition pour réciter la bénédiction finale sur une boisson doit être la consommation d’un Revi’it « en une seule fois » (sans dépasser le temps nécessaire pour boire un Revi’it).
Si l’on a consommé cette quantité lentement, on ne doit pas réciter de bénédiction finale.
De nombreux autres décisionnaires approuvent l’opinion du Peri ‘Hadach sur ce point, et parmi eux :
Le Gaon Rabbi Avraham ITS’HAKI (qui fut le Grand Chef des tribunaux Rabbiniques de la ville de ‘Hevron il y a environ 300 ans) dans son livre Shout Zera’ Avraham (sect. O.H chap.3) ; le Gaon auteur du Shou’t Halekete (tome 1 chap.9) ; le Mishné Le-Mele’h (sur le chap.3 des Hal. relatives aux bénédictions Hal.12) ; le Gaon Rabbi ‘Haïm ABOUL’AFIYA dans son livre ‘Eç ‘Haïm (page 142 colonne 4) ; le ‘Hayé Adam dans Nishmat Adam (règle 3 note 5) et d’autres…

D’autres décisionnaires - comme le Gaon auteur du Kenessete Ha-Guedola (Shiyouré Kenessete Ha-Guedola O.H chap.204 notes sur le TOUR) ; le Gaon Rabbi Yossef ISHKAFA ; le Gaon Rabbi Ya’akov ALFANDERI dans son livre Shou’t Moutsal Méesh (chap.16) ; le Gaon Rabbi Zalman dans son Seder Birkot Ha-Nehenine (chap.8 Hal.6) ; le Gaon auteur du ‘Hatam Sofer dans ses ‘Hidoushé Souguiyot (édition Jérusalem 5651 page 31 colonne 3) ; tranchent qu’il faut réciter la bénédiction finale après avoir consommé un café ou un thé chaud, mais pour une toute autre explication.
Selon eux, la position du RAMBAM - selon laquelle la consommation d’une boisson se définit par la consommation d’1 Revi’it en un laps de temps qui n’a pas dépassé le temps nécessaire pour boire un Revi’it – ne s’applique que pour les Hala’hot relatives aux transgressions et aux condamnations du jeûne de Yom Kippour (puisque l’opinion du RAMBAM a été trouvée dans ces Hala’hot), mais pour ce qui est des Hala’hot relatives aux bénédictions alimentaires, même le RAMBAM admet que la boisson et l’aliment solide ont le même statut, et le paramètre déterminant reste le laps de temps de « To’h Kedé A’hilate Perass » (pas plus de 7 mn).
Selon ces décisionnaires, même si l’on a bu un café ou un thé chaud, dès lors où l’on a bu 1 Revi’it il faut réciter la bénédiction finale de « Boré Néfashot ».

Cependant, d’autres décisionnaires – comme le Maguen Avraham (sur O.H 210) ; le Gaon Rabbi Moshé BEN ‘HAVIV dans son livre Tossefete Yom Ha-Kipourim (sur Yoma 80b) ; le Gaon YA’ABEç dans son livre Mor Ou-Kçi’a (sur O.H 204) ; le ‘Hayé Adam (règle 3 chap.15) ; le Kiçour Shoul’han ‘Arou’h (chap.51 praga.6) et d’autres….

Quoi qu’il en soit, nous avons notre grand principe Hala’hique selon lequel :
« Safek Bera’hot Lehakel » (« Lors d’un doute ou d’une divergence d’opinion Hala’hique sur la récitation d’une bénédiction, on ne la récite pas »).

Même le Gaon auteur du Guinate Veradim - selon lequel il n’est pas nécessaire de boire le café « en une seule fois » pour réciter la bénédiction finale - admet lui-même – dans une Tshouva rapportée dans le livre Shou’t Zera’ Avraham (sect. O.H chap.2) - que sur le plan pratique l’usage et la Hala’ha en vigueur dans la Sainte ville de Jérusalem est de ne pas réciter de bénédiction finale après avoir bu un café chaud. Nous pouvons donc en déduire que l’usage est donc conforme à l’opinion du Gaon auteur du Peri ‘Hadash et les décisionnaires qui partagent son opinion.

Il est vrai que de nombreux Geonim Ashkenazim ont tranché et enseigné sur le plan pratique que l’on doit réciter la bénédiction finale de « Boré Néfashote » après avoir consommé un café ou un thé chaud, et nous possédons même des témoignages sur certains d’entre eux qui ont eux-mêmes agit de la sorte, et parmi eux :
Le MAHARAM SHIK qui atteste (dans son livre Shou’t MAHARAM SHIK sect. O.H chap. 85) avoir vu son grand maître le ‘Hatam Sofer récité la bénédiction finale après avoir consommé le café ; le Gaon auteur du Shou’t Melamede Leho’il (sect. O.H chap.25) qui atteste que le Gaon Rabbi Yossef Shaoul NATANZON – auteur du Shou’t Shoel Ou-Meshiv – récitait lui aussi la bénédiction finale après avoir consommé le café et d’autres encore…

Mais l’usage chez les Sefaradim est de ne pas réciter la bénédiction finale de Boré Nefashot après avoir consommé un café un un thé chaud, conformément aux décisionnaires mentionnés plus haut.
De plus, d’autres décisionnaires Sefaradime attestent que tel est l’usage de ne pas réciter la bénédiction finale après avoir consommé un café ou un thé chaud, et parmi eux :
Notre maître le ‘HYDA dans son livre Birké Yossef (sur O.H 204 note 5) où il écrit que la Hala’ha a été fixée dans toutes les régions de Turquie, d’Egypte et d’Israël, de ne pas réciter la bénédiction finale après avoir consommé un café ; le Gaon Rabbi David PARDO dans son livre Mi’htam Le-David (sect. O.H chap.3) ; le Gaon Rabbi Yehouda ‘AYASH (Algérie) dans son livre Maté Yehouda (sur O.H 210) ; le Gaon Rabbi Mass’oud RAKA’H dans son livre Ma’assé Rokea’h sur le RAMBAM (chap.2 des Hal. relatives à Yom Kippour, page 222 colonne 4) où il ajoute que le Din est le même pour une soupe très chaude ou bien pour une boisson très fraîche à base de glace ; le Gaon Rabbi Yossef ‘HAÏM de Bagdad dans son livre Ben Ish ‘Haï (Mass’é note 9) ; et d’autres…

Le Mishna Beroura (sur 210 note 1) tranche également selon cette opinion.

Notre grand maître le Rav Ovadia YOSSEF Shalita s’est longuement étendu sur ce sujet à travers une Tshouva dans son livre Shou’t Yabiya’ Omer (tome 5 chap.18), ainsi que dans son livre Shou’t Ye’havé Da’at (tome 5 chap.21), et il conclut que du point de vue de la Hala’ha nous devons prendre en considération notre grand principe selon lequel « Safek Berah’ot Lehakel » (« Lors d’un doute ou d’une divergence d’opinion Hala’hique sur la récitation d’une bénédiction, on ne la récite pas »), et de ce fait il ne faut pas réciter la bénédiction finale après un café ou un thé que l’on a bu lentement.
Même si il y a matière à dire qu’il faut réciter cette bénédiction finale puisque selon plusieurs décisionnaires même si l’on a bu une boisson quelconque lentement, on doit réciter la bénédiction finale, et de plus, le Gaon auteur du Guinate Veradim ainsi que d’autres décisionnaires pensent que pour le café il n’est pas nécessaire de boire en une seule fois pour réciter la bénédiction finale, malgré tout, du point de vue de la Hala’ha notre maître conclut qu’il ne faut pas réciter de bénédiction finale après avoir bu un café ou un thé puisqu’on ne le boit pas « en une seule fois », puisque nous avons un grand principe selon lequel « Safek Berah’ot Lehakel » (« Lors d’un doute ou d’une divergence d’opinion Hala’hique sur la récitation d’une bénédiction, on ne la récite pas »).
Même lorsqu’il y a d’autres aspects qui tendent à dire qu’il faut réciter la bénédiction finale, nous devons encore prendre en considération les opinions selon lesquelles il ne faut pas réciter cette bénédiction. Notre maître s’étend encore sur ce sujet avec des argumentations de tailles.

Par conséquent, selon la Hala’ha lorsqu’on boit un café ou un thé, même si l’on en boit une quantité d’un Revi’it (8.1 cl), on ne doit pas réciter de bénédiction finale, car il faut avoir bu cette quantité « en une seule fois », et si ce n’est pas le cas, on ne récite pas de bénédiction finale sur ce qu’on a bu.

A présent, quel est le Din lorsqu’on a bu un café ou un thé en quantité de 1 Revi’it en une seule fois (par exemple lorsqu’on a laissé le café ou le thé refroidir et que l’on peut le boire en une seule fois) ? Doit-on dans ce cas réciter la bénédiction finale ou non ?

En réalité, même sur ce point le Din n’est pas évident.

En effet, le Gaon auteur du livre Yad Aharon (chap.204 notes sur le TOUR) rapporte l’usage de certaines personnes consciencieuses qui laissent volontairemlent le afé refroidir afin de réciter la bénédiction finale.

Mais notre maître le ‘HYDA – dans son livre Birké Yossef (sur O.H 204 note 6) – cite l’opinion du Baté Kehouna qui réfute totalement cet usage car – comme nous l’avons déjà expliqué- la quantité minimale pour réciter la bénédiction finale d’une boisson dépend de la façon de boire chez une majeure partie d’individus. Or, puisque la majorité des gens n’ont pas l’usage de consommer le café lorsqu’il est froid, la personne qui a l’usage de boire le café froid, son usage est considéré comme nul vis-à-vis de la majeure partie des individus, et cette personne ne doit absolument pas réciter de bénédiction finale, car cette façon de le boire n’est pas la façon approprier pour tirer pleinement satisfaction de la consommation d’un café ou d’un thé.
De nombreux décisionnaires récents ou contemporains (A’haronim) approuvent l’opinion du ‘HYDA sur ce point, et tranchent que les personnes qui laissent volontairement le café refroidir afin de réciter la bénédiction finale, leur usage n’a pas la moindre utilité.
Parmi eux :
Le Gaon auteur du Kema’h Solete (page 48 colonne 4) ; le Gaon auteur du Za’hor Le-Avraham (page 21b) ; le Gaon auteur du Bera’h Ete Avraham (page 64a) ; le Gaon auteur du Péné Its’hak (Aboul’afya) (tome 1 Hal. relatives aux bénédictions note 46) ; le Gaon auteur du Nahar Miçraïm (page 13b) ; le Gaon auteur du Pekoudate El’azar (sur O.H 210 page 48a) et d’autres…

Le Gaon auteur du Nahar Miçraïm (page 13b) va même jusqu’à écrire qu’il ne leur ai pas suffisant de boire seulement « de l’eau noire et froide », mais de plus ils récitent une bénédiction finale qui est probablement en vain puisque cette façon de boire le café est inhabituelle.

Cependant, le Gaon YA’ABEç – dans son livre Mor Ou-Kçi’a (sur O.H 204) – réfute les propos du Baté Kehouna cités par le ‘HYDA, et selon lui l’usage de laisser refroidir le café avant de le boire afin de réciter la bénédiction finale est un usage valable.

Tel était l’usage de Gaon MAHARAM ESH de laisser refroidir le café et de le boire afin de réciter la bénédiction finale, comme le rapporte le livre Zi’hron Yehouda (page 22b). Cet usage était aussi celui du Gaon MAHARAM SHIK comme il le rapporte lui-même dans l’une de ses Tshouvot (sect. O.H chap.85).

Le MISHNA BEROURA cite lui aussi cet usage (chap.210 fin de la note 1).

Le Gaon auteur du Shou’t Na’halate Binyamine (fin du chap.53) ajoute qu’il existe même des endroits où l‘on consomme le café froid – particulièrement en été – et il n’est donc pas approprié de dire que celui qui consomme son café froid afin de réciter la bénédiction finale, son usage est nul vis-à-vis de la majeure partie des individus.

Notre maître le Rav Ovadia YOSSEF Shalita – après avoir conclu sur le plan Hala’hique conformément à l’opinion du ‘HYDA – écrit (dans son livre Shou’t Yabiya’ Omer tome 2 sect. O.H chap.18 parag.5, ainsi que dans son livre ‘Hazon Ovadia – Bera’hot page 261 fin de la note 3) que malgré tout, la personne qui laisse volontairement refroidir son café afin de réciter la bénédiction finale après avoir bu Revi’it en une seule fois pour se conformer à l’opinion des décisionnaires que l’on a cité, cette personne a sur qui s’appuyer du point de vue de la Hala’ha.

Notre maître le Rav Shalita cite l’opinion du Gaon auteur du Kaf Ha-‘Haïm (sur O.H 204 note 40) selon qui s’il s’agit de thé que l’on boit tiède ou froid de sorte que l’on a la possibilité d’en consommer une quantité de 1 Revi’it en une seule fois, on doit dans ce cas réciter la bénédiction finale.
Notre maître le Rav Ovadia YOSSEF Shalita approuve cette opinion, et ajoute qu’il en est de même lorsqu’il s’agit d’une soupe qui a refroidit et que l’on a déversé dans un verre, si l’on en boit une quantité de 1 Revi’it en une seule fois, on doit également dans ce cas réciter la bénédiction finale.
Ceci par opposition à l’opinion du Gaon Rabbi Ben Tsion ABBA SHAOUL z.ts.l – dans son livre Or Le-çion – qui conteste l’opinion du Kaf Ha-‘Haïm sur ce point, et selon lui-même si l’on a consommé du thé refroidit, on ne récite pas la bénédiction finale.

Il semble que le Din est le même pour un café mélangé avec du lait que l’on a laissé refroidir, puisque de nombreuses personnes ont l’usage de le boire rapidement du fait qu’il n’est pas très chaud, il faut trancher également dans ce cas là qu’il faut réciter la bénédiction finale si l’on a bu 1 Revi’it en une seule fois. Le Gaon Rabbi David YOSSEF Shalita – dans son livre HALA’HA BEROURA – écrit similairement qu’il n’y a que pour le café noir ou autre que l’on n’a pas l’usage de consommer froid, qu’il ne faut pas réciter de bénédiction finale même si l’on a consommer 1 Revi’it en une seule fois.

Puisque nous avons parlé de ce sujet, nous allons mentionner une histoire extraordinaire qui s’est produite avec le Gaon Rabbi Shelomo Zalman OYERBA’H z.ts.l.
Le Gaon Rabbi Shelomo Zalman OYERBA’H marchait chaque jour de sa maison vers la Yeshiva dans laquelle il enseignait. Pendant de nombreuses années, il passait à proximité d’un café qui possédait une grande terrasse. Un jour le Gaon Rabbi Shelomo Zalman remarqua que lorsqu’on servait le café aux clients, on leur apportait systématiquement un verre d’eau froide. (Cet usage est très répandu, particulièrement en France).

Des années plus tard, le gendre et disciple du Gaon Rabbi Shelomo Zalman – qui n’est autre que le Gaon Rabbi Zalman Ne’hemya GOLDBERG Shalita – traita justement du sujet dans lequel nous sommes, à savoir doit-on réciter la bénédiction finale après avoir bu un café.
Après avoir longuement et intelligemment débattu du sujet devant son beau père et maître Rabbi Shelomo Zalman, celui-ci lui dit :
« Regarde combien est beau l’usage en vigueur dans le café à proximité duquel je passe chaque jour, car puisqu’ils prennent en considération l’opinion des décisionnaires selon lesquels il faut réciter la bénédiction finale après avoir bu un café, pour cette raison ils prennent soin de servir aux clients également un verre d’eau froide, afin que les clients puissent réciter la bénédiction finale et s’acquitter ainsi selon toutes les opinions. »

Le Gaon Rabbi Shelomo Zalman OYERBA’H était réputé pour son intelligence et sa clairvoyance sans pareils, mais du fait de sa grande çidkoute (droiture), du grand amour implanté dans son cœur envers chaque juif, et de son étude constante de la Torah, la seule raison qu’il pouvait donner au fait que l’on servait un verre d’eau froide avec le café ne pouvait être uniquement que le patron de ce café prenait en considération l’opinion des décisionnaires selon lesquels il faut réciter la bénédiction finale après avoir consommer un café. « Heureux le peuple qui possède de telles qualités ! »

A travers les propos du Gaon Rabbi Shelomo Zalman OYERBA’H z.ts.l nous pouvons en déduire que la personne qui désire prendre en considération tous les avis, doit simplement s’imposer la ‘Houmra (rigueur) de boire également un verre d’eau avec le café, en buvant une quantité minimale de 1 Revi’it d’eau en une seule fois, et dans ces conditions, cette personne doit réciter la bénédiction finale selon tous les avis, et méritera la Bénédiction.

 

Conclusion:

Lorsqu’on boit un café ou un thé ou toute autre boisson chaude, même si l’on en boit une quantité d’un Revi’it (8.1 cl), on ne doit pas réciter de bénédiction finale sur ce qu’on a bu, car il faut avoir bu cette quantité « en une seule fois », et ce n’est pas le cas puisque la chaleur de la boisson ne le permet pas.

Certains ont l’usage de laisser volontairement refroidir la boisson afin de pouvoir en boire une quantité de 1 Revi’it en une seule fois, et de ce fait réciter la bénédiction finale de « Boré Néfashote ». Ces personne ont sur qui s’appuyer du point de vue de la Hala’ha.

Il existe aussi une « astuce » pour réciter la bénédiction finale de « Boré Néfashote » selon tous les avis de la Hala’ha après avoir consommer un café. Cette astuce consiste tout simplement à boire un verre d’eau avec le café en buvant une quantité minimale de 1 Revi’it d’eau en une seule fois, et de cette façon on doit réciter la bénédiction finale de « Boré Néfashote » selon tous les avis.

S’il s’agit d’un thé, d’une soupe, ou bien d’un café au lait, que l’on consomme tiède ou froid, si l’on en consomme une quantité de 1 Revi’it en une seule fois, on doit de façon certaine réciter la bénédiction finale de « Boré Nafashote ».

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7 novembre 2011 1 07 /11 /novembre /2011 07:00

Question


Combien de temps faut-il attendre après avoir consommé de la viande, pour pouvoir consommer des laitages ?


Réponse


Dans la Guémara ‘Houlin (105), il est enseigné :

Mar Oukva dit : « Vis-à-vis de mon père, je ne suis que du vinaigre que l’on compare à du vin. Car lorsque mon père consommait de la viande, il ne consommait des laitages que 24 heures plus tard. Mais moi qui ne suis pas à son niveau, je me contente de ne pas consommer des laitages dans un repas dans lequel j’ai consommé de la viande, mais seulement dans le repas suivant ».


Le RIF (Rabbi Its’hak EL FASSI Algérie – Maroc 10ème siècle) écrit que nous apprenons d’ici qu’il est interdit de consommer des laitages après avoir consommé de la viande. Il sera permis d’en consommer qu’après avoir attendu le laps de temps qui sépare un repas d’un autre.


Les Rishonim (décisionnaires antérieurs au Shou’han Arou’h. Période du moyen âge.) discutent sur le temps qu’il faut attendre.

 

L’opinion de Rabbenou TAM (Rabbenou Yaakov Ben Meïr TAM France 12ème siècle, petit fils de Rashi, et l’un des principaux auteurs des Tossafot ) est qu’il est permis de consommer des laitages immédiatement après avoir consommé de la viande, à condition de se laver les mains et la bouche. Selon lui, il faut expliquer les propos de Mar Oukva qui attendait le prochain repas, comme une attitude de ‘Houmra (une rigueur non exigée par la stricte Hala’ha) qui n’atteignait pas le niveau rigoureux de son père qui, lui, attendait 24 heures.


Cependant, la grande majorité des Rishonim, le RIF et le RAMBAM (ou Maïmonide Rabbi Moshé Ben Maïmon Espagne – Egypte 12ème siècle) entre autres, expliquent que Mar Oukva qui attendait le prochain repas, agissait selon le stricte Din (les exigences de la Hala’ha), et non pas par ‘Houmra. Il se différenciait de son père sur ce point, puisque son père agissait par ‘Houmra en attendant 24 heures, alors que Mar Oukva se contentait d’appliquer le Din, et n’attendait que le prochain repas.


C’est ainsi que tranche MARAN (ou « Notre Maître » en araméen. Rabbi Yossef Karo, 16ème siècle, Espagne – Israël, l’auteur du Beit Yosef et du Shoul’han Arou’h) dans le Shoul’han Arou’h (Yoré Dea chap.89), que la stricte Hala’ha impose d’attendre le laps de temps qu’il y a entre deux repas.


Il faut maintenant déterminer ce laps de temps qu’il y a entre deux repas. L’opinion des Tossafot (gendres et petits enfants de RASHI. Commentateurs et décisionnaires de France et d’Allemagne 11ème et 12ème siècle) est que ce laps de temps n’est pas quantifié. Selon eux, dés l’instant où l’on a achevé son repas, par exemple si l’on a débarrassé la table, il est permis de consommer des laitages.


Cependant, l’opinion de la grande majorité des Rishonim est qu’il faut attendre 6 heures entre la consommation de la viande, et celle de laitages. Selon eux, ce délai représente le laps de temps qu’il y a entre un repas et un autre dont nous a parlé Mar Oukva. C’est ainsi que tranche le RaMBaM, qu’il faut attendre 6 heures. C’est ainsi que tranche également MARAN dans le Shoul’han Arou’h (Yoré Dea chap.89). Même le RaMA (Rabbi Moshé ISSERLEISS Pologne 16ème siècle, opinion Hala’hic principale pour les Ashkenazim) écrit que c’est ainsi qu’il est juste d’agir, mal gré qu’il y a des opinions contraires. Et bien qu’il y a des Ashkenazim qui sont moins rigoureux, et qui consomment des laitages en attendant moins de 6 heures, notre maître le ‘HYDA (Rabbi Haïm Yossef David AZOULAÏ (Israël - Italie 18ème siècle) écrit que dans nos régions (Ereç Israël), l’usage est, pour tout homme, d’attendre 6 heures.

 

Le MaHaRSHaL (ou RaSHaL, Rabbenou SHlomo Louria Pologne 16ème siècle) écrit que même selon l’usage Ashkenaz, toute personne contenant une odeur de Torah doit s’imposer la ‘Houmra d’attendre 6 heures entre la viande et les laitages. Le Arou’h Hashoul’han (Rabbi Ye’hiel Mi’hal EPSHTEIN Russie 19ème siècle) écrit que la plupart des Ashkenazim se sont maintenant imposé cette ‘Houmra d’attendre 6 heures, et que l’on ne peut plus changer cet usage.


Il y a 2 explications à l’obligation d’attendre entre la viande et les laitages :

  • Selon RAMBAM, des particules de viande peuvent rester coincées entre les dents, et il est à craindre que lorsque l’on va consommer des laitages, ces particules de viande se libèrent et que nous les consommions en même temps que des laitages.
  • Selon RASHI et le ROSH (Rabbenou Asher Allemagne-Espagne 13ème siècle), la viande produit un goût qui persiste longtemps dans la bouche. Or, toutes les lois de mélanges alimentaires ne sont régies que par la présence du goût.

(N.D.T une incidence pratique existe entre les 2 explications : si une personne a consommé une soupe de viande, c'est-à-dire de la viande que l’on a liquéfié, selon RAMBAM, il ne serai pas nécessaire d’attendre, ce qui ne serai pas le cas selon RASHI et le ROSH)


Sur le plan Hala’hic, nous prenons en considération les 2 explications.


Après 6 heures, selon toutes les opinions Hala’hic, il est permis de consommer des laitages, et cela, même selon le RaMBaM qui craint les particules de viandes coincées entre les dents. Car après 6 heures, la viande est considérée comme déjà digérée, et n’est plus à prendre en considération.


Cependant, après 6 heures, une personne sachant qu’elle a encore des particules de viandes entre les dents, doit les retirer avant de consommer des laitages.

Dans la prochaine Hala’ha, nous expliquerons, avec l’aide de D., quel est le Din après avoir consommé de la viande de volaille, ainsi que d’autres détails de ce sujet.

 

Dans la prochaine Halakha, B"H, nous expliquerons la vaisselle lait-viande

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6 novembre 2011 7 06 /11 /novembre /2011 08:33

 

Depuis le 7 ‘Heshwan dernier (jeudi soir dernier), les habitants d’Israël mentionne la demande de la pluie (« Bare’h ‘Alenou ») dans la ‘Amida quotidienne des jours de semaine.

En dehors d’Israël, cette demande n’est introduite dans la ‘Amida qu’à partir de 60 jours après la Tékoufa de Tishré (cette année, à partir du 05.12.11 au soir, à partir de ‘Arvit), comme nous avons déjà eu l’occasion de le développer antérieurement. 

 

Quel est le Din pour un habitant d’Israël se trouvant en France par exemple ?

 

Nous distinguons 2 cas de figure :

 

1.    Il quitte Israël avant le 7 ‘Heshwan

 

S’il a définitivement déménagé, ou bien s’il a l’intention de rester en France un an ou plus en compagnie de sa femme et sa famille, il introduira « Bare’h ‘Alenou » en même temps que les habitants de France, à partir de 60 jours après la Tékoufa de Tishré (cette année, à partir du 05.12.11 au soir, à partir de ‘Arvit). (Péri ‘Hadash (O.H 117 note 2))
 

 

S’il a l’intention de retourner en Israël dans l’année, ou bien s’il n’en a pas l’intention mais qu’il a laissé sa femme et ses enfants en Israël, il demandera la pluie dans la ‘Amida mais seulement dans la bénédiction de « Shéma’ Kolénou », en disant :

« Véten Tal Ou-Matar Li-Vra’ha » avant de conclure « Ki Ata Shomé’a Téfilat Kol Pé Barou’h Ata … ».(Min’hat Aharon (règle 15 note 25 page 131d) qui tranche la Hala’ha sur ce point parmi 4 opinions ; Shou’t Yé’havé Da’at (tome 2 chap.11)

 

Tout ceci est valable même s’il voyage le 7 ‘Heshvan, même s’il n’est pas encore parvenu à destination, s’il a au moins quitté le périmètre des alentours d’Israël. (Birké Yossef (ibid. note 7)


  1. Il quitte Israël entre le 7 ‘Heshwan et le terme des 60 jours après la Tékoufa de Tishré (avant le 05.12.11 au soir)

 

S’il a définitivement déménagé, ou bien s’il a l’intention de rester en France un an ou plus en compagnie de sa femme et sa famille, il doit arrêter la mention de « Bare’h ‘Alenou » dans la ‘Amida jusqu’au terme des 60 jours après la Tékoufa de Tishré, (jusqu’au 05.12.11 au soir), où il reprendra cette mention en même temps que les habitants de France.

 

S’il a l’intention de retourner en Israël dans l’année, ou bien s’il n’en a pas l’intention mais qu’il a laissé sa femme et ses enfants en Israël, il devra continuer à mentionner « Bare’h ‘Alenou » dans la ‘Amida. (Birké Yossef (ibid. note 6) ; Shalmé Tsibour page 129c ; Beit ‘Oved (règles de la demande de la pluie note 3 ; Sha’aré Téshouva (ibid. note 4) ; et d’autres … )


Dans le cas où il a l’intention de retourner en Israël dans l’année, ou bien qu’il n’en a pas l’intention mais qu’il a laissé sa femme et ses enfants en Israël, si on l’invite à diriger l’office en tant que ‘Hazzan (officiant), il doit mentionner « Bare’h ‘Alenou » dans la ‘Amida, mais lors de la répétition il devra mentionner la demande des pluies dans la bénédiction de « Shéma’ Kolénou », en marquant un léger temps d’arrêt avant de dire « Ki Ata Shomé’a Téfilat Kol Pé Barou’h Ata … », et il dira à voix basse à ce moment là « Véten Tal Ou-Matar Li-Vra’ha », puis il poursuivra « Ki Ata Shomé’a Téfilat Kol Pé Barou’h Ata … ». (Yalkout Yossef (tome 1page 264))


S’il oublie de mentionner « Bare’h ‘Alenou » avant le terme des 60 jours après la Tékoufa de Tishré, avant le 05.12.11 au soir), il ne recommence pas.(Shou’t Yé’havé Da’at (tome 2 fin du chap.11) au nom du Bérit Kéhouna (sect. « Guimel » note 3))


A présent quel est le Din dans le cas contraire, pour un habitant de France se trouvant en Israël entre le 7 ‘Heshwan et le terme des 60 jours après la Tékoufa de Tishré (avant le 05.12.11 au soir) ?

 

  • Durant son séjour en Israël, même s’il a l’intention d’y rester seulement quelques jours, il doit mentionner « Bare’h ‘Alenou » dans la ‘Amida comme les habitants d’Israël. S’il retourne en France avant le terme des 60 jours après la Tékoufa de Tishré, avant le 05.12.11 au soir), il arrêtera de mentionner Bare’h ‘Alenou dans la ‘Amida, et ne reprendra cette mention qu’à la date du terme des 60 jours après la Tékoufa de Tishré, (le 05.12.11 au soir).

Cependant, il est bon dans ce cas de poursuivre la demande des pluies en France dans la ‘Amida, dans la bénédiction de « Shéma’ Kolénou », en disant :

« Wéten Tal Ou-Matar Li-Vra’ha » avant de conclure « Ki Ata Shomé’a Téfilat Kol Pé Barou’h Ata … ». (Les décisionnaires cités à la note 4 admettent que tel est le Din dans ce cas. Shou’t Yé’havé Da’at (tome 1 chap.73) )

 

 

 

  

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4 novembre 2011 5 04 /11 /novembre /2011 07:00

 

    I] Y a-t-il des miracles superflus ?

 

Hashem promet la terre de Kéna’an à Avraham et à sa descendance :

 

"Hashem dit à Avram, après que Loth se fut séparé de lui : « Lève les yeux et du point où tu es placé, promène tes regards au nord, au midi, à l’orient et à l’occident. Eh bien ! Tout le pays que tu aperçois, je le donne à toi et à ta descendance. Je rendrai ta descendance semblable à la poussière de la terre; au point où,  si l'on pouvait nombrer la poussière de la terre, ta descendance pourrait l’être aussi. Lève-toi ! Parcours cette contrée en long et en large ! Car c'est à toi que je la destine. » (Béreshit 13-14)

 

Le Or Ha-‘Haïm Ha-Kadosh commente :

Lève les yeux et du point où tu es placé, promène tes regards au nord, au midi, à l’orient et à l’occident. 

La raison pour laquelle Hashem devait préciser à Avraham Avinou « du point où tu es placé » réside dans le fait qu’Avraham Avinou va vivre un miracle grandiose à cet endroit :

Il va pouvoir scruter le nord, le sud l’ouest et l’est à partir du même emplacement, sans pour autant avoir à tourner la tête !

 

Le Gaon et çaddik Rabbi ‘Haïm Leïb SHMULEWITZ z.ts.l demande (Si’hot Moussar nouvelle édition page 68) :

 

Un tel miracle était-il justifié ?!

Etait-il si difficile pour Avraham Avinou de tourner sa tête pour contempler le pays dans toutes ses directions, au point où il lui fallait un miracle ?!

 

Pour répondre à cette interrogation, il est nécessaire de redéfinir la vocation d’un miracle.

 

Lorsque Yossef Ha-çaddik fut vendu comme esclave par ses frères à une bande d’Ishmé’elim se dirigeant vers l’Egypte, la Torah nous précise :

"… leurs chameaux étaient chargés d'aromates, de baume et de lotus qu'ils allaient transporter en Égypte." (Béreshit 37-25)

 

Nos maitres – dans le Yalkout Shim’oni (Béreshit Rémez 142) – expliquent ce verset :

Les marchands arabes ont pourtant l’usage de ne transporter que des peaux et du goudron ! Viens et constate ce qu’Hashem a réservé à ce çaddik (Yossef) à ce moment là : des sacs remplis de parfums sur lesquels le vent soufflait, pour ne pas subir les mauvaises odeurs.

 

Nous pouvons là aussi nous interroger :

 

Dans un moment aussi pénible pour Yossef qui est déporté en Egypte, au moment où il se voit chuter d’un niveau si élevé – celui du fils préféré de son père, qui lui a transmis tout le savoir qu’il a reçut de Shem et de ‘Ever – vers les profondeurs de l’abîme, vers le statut d’esclave en Egypte, lieu de l’emprise des 49 portes de l’impureté, un pays fermé, d’où aucun esclave n’a pu s’échapper, et d’où il est invraisemblable qu’il s’en échappera lui-même, dans un moment aussi obscure que celui-ci, quelle différence cela peut-il faire pour Yossef s’il respire des odeurs de goudron, de pétrole ou de parfums agréables ?!

Est ce que des parfums agréables pourraient lui être d’une quelconque utilité ou pourraient lui procurer une quelconque satisfaction dans un moment aussi dur ?!

 

Mais lorsqu’on approfondie les choses, on comprend que cette odeur agréable a une grande importance, et possède une dimension complètement différente.

Dans un moment de ténèbres comme celui-ci pour Yossef, lorsque son univers s’écroule sur lui, il était susceptible de tomber dans le désespoir.

En apparence, Hashem se détourne de lui totalement, il devient perdu et oublié !

C’est dans un tel moment aussi dur pour lui qu’on signifie à Yossef depuis le ciel qu’il n’en est rien !

Hashem est avec lui et il se trouve encore sous sa protection. Il ne doit donc pas perdre sa confiance en Hashem. C’est pour cela qu’Hashem lui envoi des parfums agréables, de façon surnaturelle, afin de lui montrer qu’il n’est ni perdu, ni oublié ! Bien au contraire, Hashem va marcher main dans la main avec Yossef, jusqu’à descendre avec lui en Egypte.

Ces bonnes odeurs de parfums sont donc un rayon de lumière dans l’obscurité où se trouve Yossef, et c’est ce rayon de lumière qui va ouvrir une nouvelle porte d’espoir à Yossef.

 

Nous comprenons à présent que ces parfums n’avaient pas seulement la vocation d’éviter à Yossef des mauvaises odeurs, mais aussi (et surtout) de lui montrer la bienveillance d’Hashem à son égard, afin qu’il se renforce, qu’il sache et qu’il ressente  que même dans sa situation, il n’est pas abandonné, mais qu’Hashem l’aime et qu’il est avec lui. Yossef bénéficie à ce moment là d’un éblouissement de la face divine !

 

Il en est de même pour différents miracles qui se sont produits pour des buts apparemment sans grande importance.

 

Yossef à qui l’on évite les mauvaises odeurs.

Avraham à qui l’on évite de tourner la tête.

 

Mais à l’instar de Yossef Ha-çaddik, le miracle réalisé pour Avraham n’est pas si injustifié qu’il en parait !

La réalisation de la merveilleuse promesse faite par Hashem à Avraham « … Tout le pays que tu aperçois, je le donne à toi et à ta descendance. Je rendrai ta descendance semblable à la poussière de la terre; au point où,  si l'on pouvait nombrer la poussière de la terre, ta descendance pourrait l’être aussi. Lève-toi ! Parcours cette contrée en long et en large ! Car c'est à toi que je la destine. »- promesse qui annonce la naissance du peuple d’Israël, et qui lui garantie la terre de Kéna’an - représente le but pour lequel l’univers fut crée.


Et c’est aussi à cet instant qu’Avraham Avinou bénéficie d’une attention particulière de la part d’Hashem :

De façon miraculeuse, Avraham n’a pas besoin de tourner la tête pour contempler le pays dans les 4 directions ! Ce miracle ne concerne absolument pas le peuple d’Israël mais seulement Avraham Avinou !

Un éblouissement de la face divine adressé exclusivement à Avraham Avinou à ce moment précis.

 

On retrouve également cette démarche chez Yo’heved (la mère de Moshé Rabbenou) :

Lorsque Bitya fille de Pharaon recueillit Moshé sur le fleuve lorsqu’il était bébé, elle demanda à ce qu’on lui trouve une nourrice. Myriam la sœur de Moshé alla chercher sa propre mère.

Bitya lui dit :

« Emporte cet enfant et allaite-le moi, je t'en donnerai le salaire. » (Shémot 2-9)


Nos maitres commentent ce verset ainsi (Midrash Rabba Shémot chap.1-25) :

Rabbi ‘Hama fils de ‘Hanina dit : Il n’est pas suffisant pour les çaddikim qu’on leur restitue ce qu’ils ont perdu, mais on les rétribue également. Hashem lui a rendu son enfant, et il lui donne aussi un salaire !

 

Encore une fois, nous pouvons nous demander :

Quelle valeur ce salaire peut-il avoir pour une mère à qui on a restituer son fils ?!

Non seulement le sauvetage de l’enfant représente une délivrance pour sa famille, mais ils savent aussi qu’il est le libérateur d’Israël, et que leur délivrance dépend de lui.

Quelle importance cette rétribution de salaire miraculeuse peut-elle avoir en comparaison au miracle du sauvetage de l’enfant ?!

 

Mais les choses sont comme nous les avons expliquées !

Le salaire n’avait pas d’importance de part lui-même.

Il ne représentait qu’un éblouissement de la face divine adressé exclusivement à Yo’heved lors du sauvetage de Moshé Rabbenou.

 

La réussite de chaque détail de notre vie quotidienne est un véritable miracle d’Hashem, un sourire divin qui nous est tout particulièrement adressé, même si on a parfois du mal à l’interpréter en tant que tel, du fait de notre difficulté à admettre la justification de l’intervention divine dans certaines situations qui nous paraissent insignifiantes.

 

Généralement, un père exprime son amour envers ses enfants en leur offrant des choses qui ne leur sont pas forcément indispensables (les gâteries).

En effet, lorsqu’un enfant ne se comporte pas correctement, son père ne se souciera que de ses besoins vitaux.

Ce qui n’est pas le cas lorsqu’un enfant se comporte correctement, son père va le couvrir de toutes sortes de cadeaux, sans distinguer s’ils sont indispensables à son enfant.

Même si l’intérêt de l’enfant réside dans ses besoins vitaux plus que dans des gâteries superflues, malgré tout, la preuve de l’importance d’un enfant aux yeux de son père est exprimée exclusivement par des cadeaux qui ne sont pas indispensables.

 

Même s’ils peuvent paraitre superflus, éviter à Avraham Avinou de tourner la tête, ou éviter des mauvaises odeurs à Yossef Ha-çaddik sont des cadeaux d’Hashem sans raisons particulières si ce n’est l’amour qu’il leur exprime !

             

Shabbat Shalom 

 

 

II] « Si je ne suis pas pour moi, qui le sera ?! »

 


 

Lekh Lekha est une Parasha très appréciée et souvent étudiée par nos plus jeunes enfants, car elle marque le début de la formation du Klal Israël.

Avraham, alors âgé de 75 ans, est soumis dans cette Parasha à l’épreuve de quitter son pays natal. Bien qu’il y soit un personnage très influent, Hashem a jugé qu’il est arrivé à un tel niveau que le monde entier doit découvrir qui il est, et quel est son message.

Avraham quitta ainsi son pays accompagné de Sarah : sa femme, Loth : son neveu, ainsi que tous ceux qui avaient suivi les enseignements d’Avraham et de Sarah et s’étaient « convertis ».


La Torah raconte qu’il y eut une famine qui sévit dans le pays de leur destination : Kena’an et qu’ Avraham dû descendre en Egypte afin d’y recueillir de la nourriture.

A leur retour, la relation entre Avraham et son neveu Loth se gâta :

« Avram remonta de l’Egypte…Il était très riche en bétail, en argent et en or….Loth, qui accompagnait Avram, avait aussi du menu bétail, du gros bétail et des tentes. La terre ne pouvait les porter s’ils demeuraient ensemble. Il y eut une querelle entre les bergers de Loth et ceux d’Avram…. Avram dit à Loth : Qu’il n y ait pas de querelle entre nous, ou entre nos bergers,…De grâce, sépare toi de moi, si tu vas à gauche j’irai à droite, et si c’est à droite, je prendrai à gauche…Loth se dirigea du côté oriental et ils se séparèrent l’un de l’autre : Avram demeura en Kena’an et Loth…dressa ses tentes jusqu’à Sédom ». (Béréchit 13, 1-12)


Question

Nous trouvons dans le Midrash une Ma’hloket (controverse) quant à la conduite d’Avraham envers son neveu :

D’après Rabbi Yehouda : « Hashem fut fâché de leur séparation et dit : « Avraham est prêt à se rapprocher de n’importe qui, sauf de son neveu !? ». (C'est-à-dire qu’Hashem reproche à Avraham d’être prêt à sauver les âmes du monde entier et pas celle de son plus proche parent).

Selon Rabbi Ne’hemya c’est exactement l’inverse : « Hashem s’irrita du fait que Loth ait accompagné Avraham tout ce temps : - Je lui ait dit : Je donnerai à ta descendance ce pays là, et lui il s’attache à Loth (qui n’est que son neveu) !? Autant aller chercher deux enfants abandonnés au marché pour en faire ses héritiers ! » (Béréchit Raba 41,18).

D’après certaines opinions, Avraham était même en danger de mort pour avoir gardé dans son entourage un être indigne et impie: Loth; selon d’autres, c’est Loth lui même qui était la cause de la famine (Yalkout Réouvéni).

Il existe un principe, explique Rav Dessler z.ts.l, que dans les Midrashim il n y a jamais de vrai Ma’hloket (controverse), chaque avis reflétant plutôt une vision différente des choses. On peut alors se demander comment concilier ses deux avis radicalement opposés : Fallait-il se séparer de Loth : oui ou non ?

Il est clair qu’Avraham avait un dilemme: d’une part il se devait de rapprocher Loth d’Hakadosh Barou’h Hou, et de l’aider à remonter la pente; d’autre part, la fréquentation de Loth était devenue dangereuse pour Avraham et risquait de lui porter préjudice dans sa mission sur terre : répandre la connaissance d’ Hashem parmi tous les être humains. En effet comme le dit Rashi (13-11): Loth se sépara d’Avraham car il ne le supportait plus : « ni lui, ni son D... ».


Rav Dessler z.ts.l énonce un principe qui nous aidera à y voir plus clair : bien que l’essentiel de la Avodat Hashem (service Divin,application des Mitsvot) ne concerne qu’un homme et lui-même, chacun a aussi le devoir d’aider et d’influencer positivement les gens qui se trouvent autour de lui. Cependant, avant de s’investir dans cette mission difficile, il faut être sûr d’être à un niveau suffisamment élevé permettant d’être les seuls à influencer, sans subir d’influence réciproque négative.


Ainsi pour rapprocher quelqu’un de la Torah, il faut se hisser à un niveau où nous pourrons l’aider en étant certain de ne pas régresser.


Nos sages énoncent un grand principe spirituel qui conforte cette idée : « Devarim Hayoç’im Min Halev N’ihnassim El Halev » « Seules les paroles qui sortent du coeur pénètrent dans le coeur ».

Rav Dessler z.ts.l explique que seul un homme qui a parfaitement intégré un message et fait corps avec lui, peut le faire pénétrer chez son prochain.

Par contre, celui qui l’a juste assimilé intellectuellement mais ne le vit pas suffisamment par manque de travail sur lui-même, ne réussira pas à le transmettre.

Finalement, celui qui n’est pas à un niveau suffisamment élevé et essaye d’imiter Avraham en voulant rapprocher les gens éloignés de la Torah, ne produira pas d’effets durables sur eux et prend le risque de lui-même régresser.

La Torah est souvent comparée à l’eau, celle-ci ne coule que du haut vers le bas; ainsi, seul celui qui est véritablement au dessus a une chance de transmettre sa Torah aux autres.

On comprend mieux les avis opposés de chacun des Midrashim :

D’après Rabbi Ne’hemya, Hashem examina le niveau extrêmement bas de Loth, son manque de volonté d’avancer dans la Torah et évalua que même Avraham, dans toute sa grandeur, ne pourrait pas ramener Loth vers le bien : le côtoyer était donc un danger pour Avraham qui subissait son influence. (D’ailleurs La She’hina (présence divine) ne s’adressa pas à Avraham pendant toute la période où il fréquenta son neveu).

Cependant d’après Rabbi Yehouda, Hashem attendait d’Avraham qu’il travaille sur lui-même jusqu’à se hisser à un niveau encore plus élevé où il aurait pu aider Loth. La situation exigeait certes une séparation, mais Avraham Avinou n’aurait pas dû s’en contenter !

Notre Parasha évoque ainsi plusieurs problèmes actuels qui touchent chaque Ben Israël:


Comment doit-il intervenir dans l’évolution spirituelle de son prochain ?

D’autre part, comment expliquer et gérer cette tendance naturelle que nous avons de vouloir que notre entourage s’améliore dans leur pratique de la Torah ?


Dans un premier temps, il faut apprendre à se méfier des bonnes intentions qui nous animent dans ce domaine, car souvent cette envie d’aider les autres à avancer dans la Torah est un moyen qu’utilise le Yetser Hara’ (mauvais penchant) pour nous empêcher d’avancer nous-mêmes. D’autant plus, qu’il est extrêmement plus facile de voir les défauts des autres que de voir les siens (qui sont d’ailleurs très souvent ceux qui nous reprochons aux autres !).

Le Yeçer Hara’ (mauvais penchant) sait pertinemment que le véritable objectif, que fixe la Torah à travers les 613 Miçwot, est que chacun s’occupe de sa propre évolution spirituelle, et il veut donc nous en empêcher par tous les moyens.

Le Yeçer Hara’ sait aussi que si nous parvenions à nous améliorer sur nos propres points faibles, nous pourrions alors atteindre un niveau où nous serions réellement apte à aider les autres, et ceux qui nous entourent seraient, à notre contact, naturellement attirés vers la Torah et les Mitsvot.

Ainsi, le plus grand danger pour le Yeçer Hara’, et plus généralement pour le Mal, est que nous nous améliorions nous même, comme le disait Rav Israël Salanter z.ts.l : « Un Homme (à cause de son Yeçer Hara’) est prêt à faire régner Hashem sur le monde entier… sauf sur lui-même ! ».

Il nous incombe ainsi de corriger cette dérive en prenant conscience que l’homme est un microcosme (monde de petite taille) dont l’intériorité, d’essence divine, est infinie. A un certain niveau, il contient donc en lui tout ce qui existe. Le meilleur moyen de construire le monde et de le bonifier est finalement de se construire soi-même en profondeur et au maximum. Comme l’écrit le Messilat Yesharim (chap.1 L’engagement de l’homme dans le monde):

« Le monde (et tout ce qu’il contient) a été créé pour servir l’homme… Si l’homme se laisse attirer par le monde et s’éloigne de son Créateur, il se détruit et détruit le monde avec lui. S’il se domine, s’attache à son Créateur, et n’utilise le monde que comme outil pour servir Hashem, il arrive alors à s’élever et élève le monde entier avec lui... ».

Le Rav Israël Salanter z.ts.l explique de plus (au nom du zohar HaKadosh Vayéra 105b), qu’au niveau spirituel, toutes les âmes sont liées et qu’un Ben Israël a ainsi la possibilité d’interagir sur d’autres juifs, à distance, en travaillant sur lui-même. Par exemple, disait-il, lorsque un Ba’hour (étudiant en Torah) se renforce dans son étude en Lituanie, au même moment en Pologne, un patron juif prend la décision de fermer son magasin avant l’entrée du Shabbat, et un jeune parisien réalise qu’il est temps de se mettre à manger Casher.


Voilà le principe:

Plus un homme aime le Klal Israël (peuple d’Israël) et souhaite profondément qu’il s’améliore, plus les efforts qu’il fera dans sa propre Avodat Hashem (service d’Hachem, accomplissement des Miçwot) rayonneront sur l’intériorité d’autres juifs.

En résumé:

Prenons garde à ne pas nous précipiter dans le piège du Yetser Hara’ (mauvais penchant), qui nous appâte avec ce qui s’apparente à une grande Miçwa : Rapprocher les juifs, pour nous détourner des devoirs premiers qui nous incombent.

Celui qui veut réellement aider les autres, doit savoir, explique Rav Dessler z.ts.l, que le meilleur moyen de les influencer dans un domaine donné est de soi même grandir et se travailler perpétuellement dans ce domaine là. Comme le dit le dicton populaire : « Seul un verre plein peut déborder » (de même, seul un homme rempli de Torah peut réellement la transmettre).


Pour la petite histoire …

A la fin du 19ème siècle, un habitant de la ville de Brisk, entraîné sur les « chemins » des « émancipés » au point de transgresser le Shabbat et de manger de la nourriture non Casher, se rendit un jour dans sa ville natale.

Il voulait rendre visite à Rabbi ‘Haïm de Brisk z.ts.l, l’un des plus grands maîtres de cette génération, dans l’intention - bien entendu - d’avoir un débat existentiel avec lui.

Lorsque le Rav le vit, il lui demanda d’où il venait.

Celui-ci lui répondit qu’il arrivait de Berlin.

« Comment es-tu descendu aussi bas, au point de même transgresser le shabbat et de manger de la nourriture non Casher ? - lui demanda le Rav

« Eh bien - répondit-il - j’ai rencontré de nombreuses contradictions dans le judaïsme.»

Le Rav lui dit alors :

« je suis prêt à en parler avec toi, mais avant tout, dis-moi sincèrement si tes questions, tu te les ai posées avant tes transgressions ou après ? ».

Il lui répondit « après ».

« Si c’est ainsi, je ne peux pas répondre à tes questions, car saches qu’elles ne sont pas des questions mais des prétextes ! La preuve en est qu’elles ne sont apparues qu’après ton éloignement de la Torah. En réalité, c’est ta volonté profonde de vouloir enlever de toi le Joug de la Torah et des Miçwot qui t’a motivé consciemment à trouver ces « contradictions » afin qu’elles te permettent de transgresser la Torah sans trop de remords.

Au final, tes questions ne sont pas des questions mais des réponses à ton nouveau choix de vie. Quant à moi, je veux bien essayer d’apporter des réponses à des questions… mais je n’ai aucune réponse à fournir à tes réponses !


Shabbat Shalom

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3 novembre 2011 4 03 /11 /novembre /2011 07:00

 

Se lever et se prosterner lors de

 

« Baré’hou »

 

Introduction


A la synagogue, durant l’office du matin, ainsi que du soir, le ‘Hazzan (l’officiant) prononce une phrase de glorification pour Hashem, qui est celle de Bare’hou Ete A.D.O.N.A.Ï Hamevora’h (Traduction : Bénissez Hashem qui est la source de la Bénédiction), et l’assemblée répond Barou’h A.D.O.N.A.Ï HAMEVORA’H LE’OLAM WA’ED (Traduction : Hashem est la source de la Bénédiction à tout jamais).


Question


Doit on se lever lorsque l’on entend cette phrase de Baré’hou ?


Réponse


Les usages diffèrent sur ce point entre les Ashkenazim et les Sefaradim.


Les Ashkenazim ont l’usage de se lever lorsqu’ils entendent Bare’hou de la bouche du ‘Hazzan, et certains parmi les Ashkenazim, se lèvent même lorsqu’ils l’entendent de la bouche d’une personne monte à la Torah.


Alors que les Sefaradim n’ont pas du tout l’usage de se lever lorsqu’ils entendent Bare’hou. Qui plus est, même les maîtres les plus illustres du judaïsme Sefarade, n’ont jamais adopté cet usage.


Pourtant, certains Rishonim font mention d’un usage similaire. Parmi eux, le Ma’hzor Vitri, le Or’hot ‘Haïm  et d’autres…

L’auteur du Mishna Beroura  rapporte que l’auteur du Maguen Guiborim s’efforce difficilement à trouver une explication à cet usage.


Le Mishna Beroura lui-même (dans Beour Hala’ha sur chap.113) apporte une source à cette tradition, à partir d’un verset dans Divré Hayamim (Tome 1 chap.29) :

"Dawid s’adressa à toute l’assemblée en leur disant : Bénissez Hashem votre Dieu. Toute l’assemblée bénit Hashem le Dieu de leurs ancêtres. Ils s’agenouillèrent et se prosternèrent à Hashem et au roi."


Cependant, le livre Mekor ‘Haïm du Gaon Rabbi ‘Haïm Yaïr BAKRA’H  (l’auteur du ‘Havot Yaïr) fait remarquer que toute prosternation supplémentaire, qui n’est pas mentionnée par le Talmud, est interdite au titre de « rajout sur les endroits où nos ‘Ha’hamim ont instauré de se prosterner ».


L’auteur du livre Shoul’han Tahor fait la même remarque, et rajoute même que cet usage est sans fondement crédible, et a été institué par erreur.


Le Gaon Rabbi Ben çion ABBA SHAOUL  z.ts.l pensait également qu’il ne faut pas se prosterner lors de Bare’hou, car cela entraîne le risque de transgresser l’interdit de « rajout sur les endroits où nos ‘Ha’hamim ont instauré de se prosterner ».


Mais le Gaon Rabbi David YOSSEF shalita  objecte sur le fait qu’il y a là un risque de transgression, car nous pouvons constater que nous avons l’usage de nous prosterner à de nombreux endroits pour lesquels, nos ‘Ha’hamim n’ont pas instauré de se prosterner. Par exemple, lorsque l’on dit « Waya’avor » (les 13 attributs Divins dans les supplications quotidiennes). En effet, nous avons cet usage selon l’enseignement des Kabbalistes, et les Poskim (décisionnaires) n’ont pourtant pas craints qu’il y a avait là la transgression de l’interdit de rajouter sur les endroits pour lesquels nos ‘Ha’hamim ont instauré de se prosterner.


En conclusion


Les Sefaradim, et les communautés orientales n’ont pas l’usage de se lever et de se prosterner lors de Bare’hou, et ils doivent préserver leur tradition en restant assis. C’est l’usage qu’ont toujours adopté les grands maîtres du judaïsme Sefarade de toutes époques.


Même notre maître le Rav Ovadia YOSSEF Shalita ne se prosterne pas lors de Bare’hou, et reste assis.

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2 novembre 2011 3 02 /11 /novembre /2011 07:00

Questions :

Que doit-on répondre au Kaddish ?

Réponse:

Dans nos précédents exposés, nous avons expliqué l’importance et les
conséquences du Kaddish que l’on récite de nombreuses fois par jour dans nos prières quotidiennes.
Nous avons également cité les différentes catégories de Kaddish.
Nous avons aussi définit l’attitude à adopter pendant la récitation d’un Kaddish.

    1.  L’importance de répondre au Kaddish

MARAN tranche dans le Shoul’han ‘Arou’h (O.H 56) :
Il faut se concentrer lors du Kaddish et répondre à haute voix. Il ne faut pas hésiter à courir afin de répondre à un Kaddish.

 

En effet, nos maîtres enseignent dans la Guémara Shabbat (119b) :
"Toute personne qui répond "Yéhé Shémé Rabba…" de toutes ses
forces, se verra abolir la sentence de son jugement."
Les Rishonim (décisionnaires médiévaux) expliquent : avec toute la force de sa
concentration.

    2.   Répondre à haute voix

Nos maîtres enseignent aussi (Pirké Hé’halott chap.6 note 3) :
"Lorsqu’Israël se réunit dans les synagogues et disent Yéhé Shémé Rabba… à haute voix, les mauvais décrets sont annulés."

Cependant, certains décisionnaires – comme le Shiyaré Kénessett Ha-Guédola (notes sur le Beit Yossef O.H 56 note 4), le Elyah Rabba (note 2), le ‘Hessed Lé- Alafim (note 4) et le Ben Ish ‘Haï (Waye’hi note 11) - font remarquer que lorsqu’on répond au Kaddish, il ne faut pas élever la voix de façon plus forte que celui qui dit le Kaddish.

    3.   Les réponses « Amen »

Selon le rite Séfarade, la première partie du Kaddish (« demi Kaddish ») comprend 5
réponses de Amen :
    •   Itgadal Wé-Itkadash Shémé Raba – Amen
    •   … Wé-Yatsma’h Pourkané Wi-Karev Méshi’hé –Amen
    •   …   Ba’agala Ou-Bizmann Kariv Wé-Imérou Amen –Amen
    •   … Shémé Dé-Koudsha Béri’h Hou –Amen
    •   … Daamirann Bé-‘Alma Wé-Imérou Amen -Amen

Lorsque la personne qui récite le Kaddish parvient aux mots :
« Ba’agala Ou-Bizmann Kariv Wé-Imérou Amen »,l’assemblée doit d’abord répondre « Amen », puis enchaîner avec Yéhé Shémé Rabba….
Telle est l’opinion du RAMBAM (Ordre des prières journalières), de notre maître le ARI zal dans Sha’ar Ha-Kawanott (commentaire du Kaddish page 15d), et tel est le sens des propos de MARAN dans le Shoul’han ‘Arou’h (O.H 56-2).

    4.   Répondre « Yéhé Shémé Rabba Mévara’h… "


Il existe plusieurs opinions parmi les Rishonim pour définir jusqu’où l’assemblée doit- elle répondre la phrase « Yéhé Shémé Rabba Mévara’h… ».

Selon le RAMABAM (texte du Kaddish), il faut répondre « Yéhé Shémé Rabba Mévara’h Lé’Alam Ou-L’Almé ‘Almaya… ».
Telle est également l’opinion de Rabbi David ABOUDARHAM (page 21b) qui atteste que tel est également l’avis de Rav Sa’adya GAON, et de son propre maître le ROSH. Il explique que depuis « Yéhé Shémé… » jusqu’à « …’Almaya », il y a 7 mots et 28 lettres (
כח).
Telle est l’opinion de nombreux autres Rishonim.

Cependant, le Or’hott ‘Haïm (règles du Kaddish note 5) et le Kol Bo (chap.7) citent une divergence d’opinions sur ce point. Il disent que selon certains, il faut répondre jusqu’à « …Daamirann Bé-‘Alma », ce qui fait précisément 28 mots, et qui illustre
l’enseignement de nos maîtres (cité plus haut) selon lequel, il faut répondre « avec toute la force de sa concentration » (le mot « force » se dit « Koa’h » qui a pour valeur numérique le nombre 28 – חכ ). Ils citent ensuite l’opinion de ceux qui pensent qu’il faut répondre 28 lettres, jusqu’à « ‘Almaya ».
Ils concluent en retenant cette dernière opinion selon laquelle il faut répondre 28 lettres, jusqu’à « ‘Almaya ».

Dans le Beit Yossef (O.H 56), MARAN rapporte au nom du Gaon et ‘Hassid Rabbi Its’hak ABOHAB qu’étant donné la divergence d’opinion, si l’on se trouve au milieu de la lecture du Shéma et de ses bénédictions, on répond seulement jusqu’à « ‘Almaya », car le reste est peut-être à considérer dans un tel cas comme une interruption. En dehors de ce cadre, il faut répondre jusqu’à « Daamirann Bé-‘Alma ».

MARAN ajoute que lorsqu’on doit répondre seulement jusqu’à « ‘Almaya », il est impératif d’ajouter le mot « Itbara’h », puisqu’il est prouvé à partir du Midrash qu’il est strictement interdit de séparer le mot « ‘Almaya » du mot « Itbara’h », et leur séparation peut entraîner des conséquences terribles.
Telle est également l’opinion de Rabbi Yossef G’IKATILYA, et c’est ainsi que tranche MARAN dans le Shoul’han ‘Arou’h (O.H 56-3).

Notre maître le ARI zal pense lui aussi qu’il faut répondre 28 mots, jusqu’à
« Daamirann Bé-‘Alma », comme le rapporte le Sha’ar ha-KaWanott (page 16d).

Le ARI zal ajoute que si l’on atteint « Daamirann Bé-‘Alma » avant que l’officiant n’arrive à « Shémé Dé-Koudsha Béri’h Hou », on répond Amen lorsque l’officiant atteint ce passage.
De nombreux décisionnaires – comme le Ben Ish ‘Haï dans son livre Shou’t Rav Pé’alim (tome 2 sect. O.H chap.38), le Kaf Ha-‘Haïm (FALLAG’I) (chap.13 note 11), le Ziv’hé çedek (nouvelle édition chap.136 et 157 note 2) et le Péta’h Ha-Dévir (sur O.H 56 note 6) -  en déduisent que si l’on n’a pas encore atteint « Daamirann Bé- ‘Alma » et que l’officiant arrive à « Shémé Dé-Koudsha Béri’h Hou », on ne doit pas répondre Amen, mais poursuivre la phrase jusqu’à « Daamirann Bé-‘Alma ».

Il ressort des propos du ARI zal et des décisionnaires cités, que le Amen que l’on répond après « Shémé Dé-Koudsha Béri’h Hou » n’est pas réellement exigé par le strict Din. C’est pourquoi, il peut être omis afin de donner priorité à la réponse des 28 mots jusqu’à « Daamirann Bé-‘Alma ».

Par contre, si le fait de répondre jusqu’à « Daamirann Bé-‘Alma » risque d’entraîner l’omission du Amen que l’on répond après « Daamirann Bé-‘Alma Vé-Imérou Amen » (le 5ème Amen du Kaddish), dans ce cas, il faut se contenter de répondre seulement jusqu’à « Itbara’h », car ce Amen est totalement obligatoire.

Les Séfaradim ont l’usage de répondre 28 mots, jusqu’à « Daamirann Bé-‘Alma » (excepté si l’on se trouve à un endroit de la prière où l’on ne peut pas s’interrompre librement).
Les Ashkénazim ont l’usage de répondre seulement 28 lettres, jusqu’à « Itbara’h ».( Les Ashkénazim, selon leur coutume disent : "Itbare'h" au lieu de "Itbara'h")

Conclusion:


Selon le rite Séfarade, la première partie du Kaddish (« demi Kaddish »)
comprend 5 réponses de Amen :
    •  Itgadal Wé-Itkadash Shémé Raba – Amen
    •  … Wé-Yatsma’h Pourkané Wi-Karev Méshi’hé – Amen
    •  …   Ba’agala Ou-Bizmann Kariv Wé-Imérou Amen – Amen
    •  … Shémé Dé-Koudsha Béri’h Hou – Amen
    •  … Daamirann Bé-‘Alma Wé-Imérou Amen - Amen

Lorsqu’on répond au Kaddish, il ne faut pas élever la voix de façon plus forte
que celui qui dit le Kaddish.

Lorsque la personne qui récite le Kaddish parvient aux mots :
« Ba’arrala Ou-Bizmann Kariv Wé-Imérou Amen »,l’assemblée doit d’abord répondre « Amen », puis enchaîner avec "Yéhé Shémé Rabba..."

Les Séfaradim ont l’usage de répondre 28 mots, jusqu’à « Daamirann Bé-‘Alma » (excepté si l’on se trouve à un endroit de la prière où l’on ne peut pas s’interrompre librement).
Les Ashkénazim ont l’usage de répondre seulement 28 lettres, jusqu’à
« Itbara’h ».( Les Ashkénazim, selon leur coutume disent : "Itbare'h" au lieu de "Itbara'h")

Le Amen que l’on répond après « Shémé Dé-Koudsha Béri’h Hou » (le 4ème Amen) n’est pas réellement exigé par le strict Din. C’est pourquoi, il peut être omis afin de donner priorité à la réponse des 28 mots jusqu’à « Daamirann Bé- ‘Alma ».

Par contre, si le fait de répondre jusqu’à « Daamirann Bé-‘Alma » risque d’entraîner l’omission du Amen que l’on répond après « Daamirann Bé-'Alma Wé-Imérou Amen » (le 5ème Amen du Kaddish), dans ce cas, il faut se contenter de répondre seulement jusqu’à « Itbara’h », car ce Amen est totalement obligatoire.

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1 novembre 2011 2 01 /11 /novembre /2011 07:00

Questions :

Est-il permis de passer devant une personne qui dit le Kaddish ?
Quelle la gravité de l’interdiction de bavarder pendant le Kaddish ?
Doit-on se lever lors du Kaddish ?

Réponse:

Dans notre précédent exposé, nous avons expliqué l’importance et les
conséquences du Kaddish que l’on récite de nombreuses fois par jour dans nos prières quotidiennes.

Nous avons également cité les différentes catégories de Kaddish.

    1.   Passer devant une personne qui récite le Kaddish

Dans son livre Birké Yossef (sur O.H 55 note 9), notre maitre le ‘HYDA cite les propos du Gaon Rabbi Ya’akov MOLHO dans une Tshouva, selon qui, il est interdit de passer devant une personne qui récite le Kaddish, au même titre qu’il est interdit de passer devant une personne qui dit la ‘Amida.
De nombreux autres décisionnaires citent cette opinion, et parmi eux :
Shalmé Tsibbour (page 80b) ; Sha’aré Téshouva (sur le début de O.H 56) ; ‘Hessed Lé-Alafim (sur O.H 55 note 12) ; Ben Ish ‘Haï (Vay’hi note 10) ; Kaf Ha-’Haïm (sur O.H 55 note 9), et d’autres …

Cependant, le Ben Ish ‘Haï et le Kaf Ha-‘Haïm précisent que cette interdiction ne concerne que la première partie du Kaddish (« demi Kaddish »).

    2.   L’interdiction de bavarder pendant le Kaddish

 

Il est rapporté dans le Sefer Ha-‘Hassidim (chap.58) :
Un ‘Hassid rencontra un autre ‘Hassid. Il vit que son visage était verdâtre.
Lorsqu’il lui en demanda la raison, le ‘Hassid répondit :
« C’est parce que je bavardais pendant le Kaddish. »

Le livre Maté Moshé (chap.411) rapporte au nom du Midrash qu’un ‘Ha’ham apparut à son élève dans un rêve. L’élève constata que son maître avait une tâche au front, et il lui en demanda la raison. Le ‘Ha’ham répondit :
« C’est parce que je bavardais pendant que l’officiant disait le Kaddish. »

Dans le Beit Yossef (O.H 125), MARAN rapporte au nom du traité Dere’h Ereç (Zouta) :
Rav ‘Hama Bar ‘Hanina rencontra le prophète Eliyahou avec des chameaux chargés. Il lui demanda :
« De quoi ces chameaux sont-ils chargés ? »
Eliyahou répondit :
« Ils sont chargés de colère et de courroux pour toutes les personnes qui bavardent pendant la Kédousha et le Kaddish. Toute personne qui bavarde durant ces moments sacrés, ne mérite pas d’être qualifiée de descendant de Ya’akov. »

Le Mishna Béroura (sur O.H 56 note 1) ajoute au nom du Péri ‘Hadash qu’il est également interdit de penser à d’autres choses durant la récitation du Kaddish, même s’il s’agit de pensées de Torah.

    3.   Se lever ou rester assis pendant le Kaddish

Dans son livre Darké Moshé (fin du chap.56), notre maître le RAMA fait mention d’une tradition selon laquelle on se lève lors de la récitation du Kaddish ou de « Baré’hou ».
Cette tradition est aussi mentionnée dans le commentaire du Mordé’hi au nom du Yéroushalmi sur un verset (livre de Shofetim 3-20) au sujet de ‘Eglon, roi de Moav, où il est écrit : « Lève-toi, car la parole d’Hashem s’adresse à toi. »
A partir de là, Rabbi Eli’ezer apprend que lorsque l’assemblée répond Amen « Yéhé Shémé Rabba » ou toute autre chose sacrée, on doit se lever.

On peut apparemment déduire de tout cela qu’il est obligatoire de se lever lors de la récitation du Kaddish ou de « Baré’hou » car même ‘Eglon, roi de Moav, se leva lorsque la parole d’Hashem s’adressa à lui.

Cette opinion du RAMA est partagée par d’autres décisionnaires, et parmi eux le Kabbaliste Rabbénou Ména’hem ‘Azarya de PANNO dans l’une de ses Tshouvot (chap.91).

Cependant, dans son livre Sha’ar Ha-Kawanot (commentaire du Kaddish page 16d), Rabbénou ‘Haïm WITTAL, l’élève de notre maître le ARI zal, atteste que notre maître le ARI ne se levait absolument pas lors du Kaddish. Il lui confia que les propos du Yéroushalmi cités par le RAMA ne sont pas justes, car en réalité il ne s’agit pas d’un extrait du Yéroushalmi, mais seulement d’un vieux texte erroné imprimé par erreur à l‘intérieur du Yéroushalmi.
Si le ARI était déjà debout lorsque l’officiant entamait le Kaddish, il attendait la fin du Kaddish pour s’asseoir.

Le RAMA fait lui aussi mention d’un usage similaire au début de ses propos dans Darké Moshé, au nom du MAHARYL qui ne se levait pas lors du Kaddish ou de « Baré’hou ».
S’il se trouvait debout lorsque l’officiant entamait le Kaddish, il attendait la fin du Kaddish pour s’asseoir.

Il en ressort que selon l’opinion de notre maître le ARI, il n’y a pas d’obligation de se lever lors du Kaddish ou de « Baré’hou ».

Dans son livre Tov ‘Aïn (chap.18 note 32), notre maître le ‘HYDA écrit que si
Rabbénou Ménah’em ‘Azarya de PANNO avait eu connaissance des propos de notre maître le ARI, il aurait lui aussi admis qu’il est permis de rester assis lors du Kaddish, car Rabbénou Ména’hem ‘Azarya de PANNO se réfère aux enseignements de notre maître le ARI dans la plupart de ses propos.

Par conséquent, selon l’approbation de l’ensemble des décisionnaires Séfarades, on ne se lève pas lors du Kaddish ou de Baré’hou.

Notre maître Rabbénou Yossef ‘HAÏM de Bagdad écrit dans son livre ‘Od Yossef ‘Haï (Vay’hi note 10) qu’il a constaté l’usage en vigueur à Bagdad où les gens avaient l’habitude de se lever légèrement lors de « Baré’hou ». Il chercha une source à cet usage sans en trouver aucune.
Cet usage est répandu dans quelques communautés où l’on se lève légèrement lors de « Baré’hou ».
Cet usage n’a pas de fondement, car selon l’usage Ashkénaze conforme au RAMA, il faut se lever véritablement lors de « Baré’hou », alors que selon l’usage Séfarade, il n’y a absolument pas de nécessité à se lever lors de « Baré’hou ».


Conclusion:

Il est interdit de passer devant une personne qui dit le Kaddish.
Cependant, cette interdiction ne concernbe que la première opartuie du
Kaddish (« demi Kaddish »).

Il est strictement interdit de bavarder pendant le Kaddish, quelle que soit la
nature des propos, même s’il s’agit de paroles de Torah.
Le fait de bavarder pendant le Kaddish entraîne la colère d’Hashem et de
terribles malheurs s’abattent sur Israël en raison de cette grave transgression.
L’individu en subira également les conséquences dans le monde futur.

Les Séfaradim n’ont pas l’usage de se lever lors du Kaddish ou de Baré’hou.
Les Ashkénazim ont l’usage de se lever systématiquement lors du Kaddish et
de Baré’hou.
Cependant, même selon l’usage des Séfaradim, si le Kaddish est entamé et que l’on se trouve debout, on ne peut s’assoir qu’après avoir répondu « Yéhé
Shémé Rabba… Damairann Bé’alma ».

Le vendredi soir, lors du Kaddish de l’officiant récité en ouverture de ‘Arvit, les Séfaradim ont l’usage de rester debout selon la Kabbala, en raison du
supplément d’âme reçu lors de Baré’hou à ce moment précis.


Dans notre prochain exposé, nous développerons – avec l’aide d’Hashem - le devoir de répondre au Kaddish.

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