Trier pendant Yom tov:
Question:
Existe t-il le Dine de Borèr (trier) à Yom Tov ?
Reponse:
Toute « Mélakha » (travail interdit le Chabbate) est également interdit le Yom Tov, en dehors des travaux nécessaires à la préparation de la nourriture du Yom Tov
(« Mélékhèt okhèl néfèch »). A l’exception également, sous certaines conditions des actions d’allumer un feu (Av’ara) et de porter en dehors du domaine privé (Otsaa).
Par contre, un certain nombre de travaux comme moissonner, moudre, vendanger, chasser, bien qu’ils constituent des étapes à la préparation de la nourriture de la
fête, ont été interdit par nos sages.
L’action de tamiser, qui est une façon de trier, entre dans le cadre de cette interdiction.
La raison de cette interdiction, est que ce sont tous des travaux que l’on a l’habitude de faire en grande quantité à la fois. Ce qui aurait pour conséquences de
nous mobiliser toute la journée pour cette tache et de nous faire perdre de ce fait toute jouissance de Yom Tov.
Ainsi, il est interdit de tamiser de la farine pendant le Yom Tov.
Toutefois la « Mélakha » de « Borèr » (Trier) sera permise le Yom Tov dans certaines conditions :
- Quand il s’agit d’aliments que l’on a l’habitude de manger peu après les avoir trié et que l’on ne trie pas, en règle générale en grande quantité à la fois pour
s’en servir pendant plusieurs jours.
- Ce ne sera permis que si l’on a l’intention de les consommer dans la journée du Yom Tov. Toutefois il n’est pas nécessaire de les trier juste avant leur
consommation ou même dans la demi heure qui précède le repas (alors que c’est une obligation pour Chabbate).
- Il sera également interdit de se servir pour le trie d’un instrument spécialement conçu à cet effet (passoir, tamis, etc.) .
Si l’on n’est pas dans l’un des cas interdit plus haut, IL FAUDRA TRIER DE LA FAÇON QUI NÉCESSITE LE MOINS D’EFFORTS OU DE FATIGUE .
Considérons plusieurs cas pratiques :
On appelle « Okhèl », la partie, dans l’aliment ou le mélange, qui nous intéresse et que l’on veut manger. La « Péssolèt » est la partie qui ne nous intéresse pas
car c’est un déchet que l’on veut jeter, ou tout simplement par ce que l’on ne désire pas la manger.
Ainsi considérons un plat contenant un mélange de pistaches et de noix décortiquées. Si je désire prendre toutes les noix pour les manger ou pour les servir avec la
salade en fin de repas, Les noix s’appellent « Okhèl », et les pistaches « Péssolèt ».
a) Si le « Okhèl », est en plus grande quantité que la « Péssolèt », enlever la « Péssolèt » nécessitera moins d’effort ; il faudra donc trier en enlevant la «
Péssolèt ».
b) dans le même cas (« Okhèl » en plus grande quantité que la « Péssolèt »), s’il s’avère plus facile d’enlever le « Okhèl » parce qu’il est constitué de grands
morceaux plus faciles à saisir, on triera en enlevant le « Okhèl » .
c) Si la « Péssolèt » est en plus grande quantité que le « Okhèl », on prendra le « Okhèl » en laissant la « Péssolèt » . Mais malgré tout si le fait de prélever la
« Péssolèt » s’avère plus facile (par exemple si ses grains sont plus gros que ceux du « Okhèl ») on prendra la « Péssolèt » et on laissera la le « Okhèl ».
d) Si les quantités sont égales et l’effort équivalent, on triera de la manière que l’on désire.
Tout ce qui été dit précédemment concerne des aliments qu’il n’était pas possible de trier avant la fête. Par exemple dans le cas où le trie aurait dénaturé le goût
de l’aliment ou si le mélange s’est opéré pendant la fête elle-même.
Ainsi il est permis de retirer les arêtes d’un poisson ou les os d’une volaille de la même manière que l’on procède pendant le ‘Hol (jours ouvrables).
Par contre dans le cas ou il était possible de trier avant le Yom Tov, et que cela n’a pas été fait, il conviendrait à priori de trier de la même manière que
pendant le Chabbate. C'est-à-dire dans tous les cas, en enlevant le « Okhèl » de la « Péssolèt » et pour une consommation immédiate (dans la demi heure).